Le ministère des Transports s'apprête à changer de méthode de gestion pour la conduite des projets de transports. Réunis jeudi au siège du ministère pour un séminaire sur la gouvernance des grands projets, les cadres et P-DG d'entreprises du secteur ont suivi avec attention les propositions d'experts français portant sur les nouvelles règles de gestion moderne en matière de transport. Le ministre a été le premier à reconnaître que «des projets de transport ont accusé 20 ans de retard et qu'il faut absolument les réévaluer». Mohamed Maghlaoui déplore, en fait, «la mauvaise gestion et une incohérence dans l'organisation qui ont causé l'échec dans la réalisation des projets». Le gouvernement compte donc reprendre en main toute la gestion de ces projets en misant sur la rénovation complète des infrastructures et la mise en place de mandats de leur gestion. Mais le ministre avertit que «les infrastructures fixes resteront publiques» démentant ainsi les spéculations sur leur concession. Cela étant, Maghlaoui se dit disponible pour «la coopération avec le privé car ceci nous oblige à améliorer les services et les performances dans leur gestion». C'est d'ailleurs la recommandation d'un expert français qui appelle à un équilibre public-privé. Toutefois, cet expert recommande de ne pas «tout confier au privé car ce sera un échec» en citant l'expérience anglaise. Dans ce sillage, il y a lieu de relever que pour le cas de l'aviation algérienne, l'ouverture de capital concernera seulement le catering (restauration) et le handling. Une option souhaitée également dans les activités de nettoyage, de maintenance et de secrétariat qui sont des activités légères et faciles à gérer. Quant aux activités portuaires, les spécialistes ont déconseillé de suivre l'expérience argentine en matière de privatisation qui a fait vendre les terminaux à marchandises. Ils ont proposé un cadre de sous-traitance avec le privé qui ne remettra pas en cause la souveraineté des ports. Mais ces spécialistes ont appelé à plus d'efforts en termes de marketing et de communication pour bien vendre l'image du secteur des transports. Alger-Montréal pour l'année prochaine l En marge du séminaire sur la gouvernance des projets de transport, le P-DG d'Air Algérie a déploré «les délais très longs qui n'arrangeaient pas le démarrage de la ligne Alger-Montréal». «On ne pouvait pas se permettre d'attendre au-delà du 15 avril», fait-il remarquer à l'adresse des journalistes. Tayeb Benouis a, par ailleurs, indiqué que «la ligne sera ouverte l'été prochain». Autour du dossier Tassili Airlines, le P-DG d'Air Algérie a précisé qu'il y a eu séparation à l'amiable après qu'Air Algérie eut été actionnaire à 40% dans la compagnie. Tassili Airlines restera donc propriété exclusive de Sonatrach.