Né au XIXe siècle aux Etats-Unis, le spiritisme ou mouvement qui prétend établir la communication entre le monde visible et les entités immatérielles, dont les âmes des défunts, a perdu son importance dans ce pays et en Europe où il a eu également, jusqu'au début du vingtième siècle, un grand retentissement. Ce n'est pas le cas de certains pays comme le Brésil, où les adeptes du spiritisme se comptent par millions et où le «pape» de la doctrine, Allan Kardec, mort il y a plus de cent trente ans, est vénéré comme un prophète et ses livres lus avec ferveur. Il est vrai que la culture brésilienne, pétrie de mythologie indienne, de croyances animistes africaines importées par les esclaves, mais aussi de croyances chrétiennes, se retrouve dans certains aspects du spiritisme : croyance en la survie, existence des esprits, communications avec l'esprit des ancêtres défunts, etc. Les idées spirites sont si populaires dans ce pays qu'un timbre à l'effigie d'Allan Kardec a été émis, en 1954 par la poste brésilienne ! En Europe, le spiritisme a perdu du terrain avec le désintérêt du public pour les phénomènes de médium, mais on le retrouve dans certains courants comme celui du New Age qui cultive la croyance en les «anges gardiens». Et si on ne trouve plus, comme autrefois, des foules d'adeptes fanatiques, une partie du public se montre encore réceptive aux idées spirites. Ainsi, dans un sondage publié en 2002 par la revue Phosphore, on note que 25% de jeunes, soit un sur quatre, croit aux esprits et aux tables tournantes !