Résumé de la 14e partie n En dépit de trois commissions d'enquête, les sœurs Fox parviennent à s'en sortir. Le mouvement qu'elles ont fondé s'étend aux Etats-Unis. Le plus extraordinaire, c'est que des adversaires déclarés des sœurs Fox finissent par devenir leurs fervents partisans ! C'est le cas du juge Edmonds, chef de justice à la Cour suprême du district de New York et président du Sénat. Après avoir déclaré hérétique la doctrine des sœurs Fox, il en loue les principes. «Il y a ce qui réconforte celui qui porte le deuil et répare les cœurs brisés ; ce qui adoucit le passage dans la tombe et dérobe à la mort sa terreur ; ce qui éclaire l'athée et ne peut que réformer le vice ; ce qui réjouit et encourage la vertu au milieu de toutes les épreuves et les vicissitudes de la vie ; et ce qui montre à l'homme son devoir et son destin, ne le laissant plus dans le vague et l'incertitude». C'est devant les succès de la nouvelle doctrine que le juge Edmonds a commencé à se poser des questions. Il est croyant et il pense, bien sûr, à la survie de l'âme après la mort, et il ne s'est pas, jusque-là, posé la question d'une éventuelle communication avec les âmes des défunts. Pendant deux années, il se met à étudier la question. Il aurait également, à ses dires, tenté de nombreuses expériences où il aurait eu des échanges avec des «puissances supérieures», c'est-à-dire des Esprits. Ces «entités» se trouvaient hors du plan terrestre, puisque appartenant à l'au-delà, mais il est possible de communiquer avec elles. Ainsi, il devenait possible d'avoir des contacts avec des êtres qu'on a aimés et qu'on croyait perdus à jamais ! Le juge a d'abord pensé à publier immédiatement les résultats de ses recherches, mais il réfléchit et se dit qu'un tel écrit, venant d'un personnage aussi haut placé, jetterait le trouble dans l'opinion et attiserait davantage la polémique. Et puis, il compromettrait fortement sa carrière, et le démettra-t-on de son poste. Mais le juge qui, par sa fonction, se dit qu'il doit avant tout se montrer honnête, doit dire la vérité, même si celle-ci doit lui coûter sa carrière ! Alors, il met par écrit sa pensée et livre, au public, un livre : Le Spiritualisme américain. Le livre a aussitôt un succès foudroyant. Il va valoir à son auteur de sévères critiques de ses pairs, mais il va provoquer de nouvelles conversions au spiritisme… Dans certains Etats américains, les querelles entre spiritistes et anti-spiritistes provoquent des troubles. «Il faut arrêter ce mouvement», protestent les gens. En 1860, les législateurs de l'Alabama proposent un bill (projet de loi) punissant d'une amende de 500 dollars (très forte somme à l'époque) toute personne qui ferait publiquement des déclarations spirites. — C'est ce qu'il faut pour stopper la gangrène spirite ! soutiennent des anti-spirites — C'est une remise en cause grave de la liberté d'opinion !, protestent les , très nombreux partisans du spiritisme. Finalement, le gouvernement refuse de ratifier le bill. C'est une victoire pour les partisans du spiritisme qui, chaque jour, se font plus nombreux et les cabinets de consultations, «où on fait parler les morts» poussent comme des champignons. (à suivre...)