Le bruit que les sœurs Fox «communiquent avec les morts» se répand rapidement et bientôt leur maison est prise d'assaut par les curieux et tous ceux qui veulent entrer en contact avec des proches disparus. Les filles deviennent célèbres et elles sont sollicitées par la presse. En 1849, elles font une démonstration publique à Rochester : elles posent des questions et un «esprit frappeur» répond ! Au cours de l'été 1850, le directeur du journal new-yorkais Tribune, Horace Greeley, les reçoit chez lui et les soumet à un test qu'il surveille lui-même. Il déclare avoir entendu «l'esprit» et n'avoir décelé aucune tentative de fraude. Des dizaines de personnes prétendent, elles aussi, entrer en communication avec les esprits. Le mouvement spirite est lancé. A New York d'abord et dans d'autres villes du centre des Etats-Unis, puis dans tout le pays. En quelques années, le spiritisme passe en Europe où il va faire des milliers d'adeptes. Plusieurs années après avoir lancé le mouvement, Margaret Fox, à la fin de sa vie, avouera avoir usé de fraude lors de ses démonstrations publiques. Dans un long article, publié par le New York World, elle expliquera que sa sœur et elle, dans la demi-obscurité des salles où se tenaient les séances, provoquaient les réponses des esprits en faisant craquer habilement sous la table les articulations de leurs doigts de pied ! Mais ces aveux ne semblent pas avoir eu un grand retentissement dans les milieux spirites ni dans le public, où on va continuer à croire à la communication avec les esprits. Au XIXe siècle même, de nombreuses personnes, dont des personnalités connues, se feront abuser.