Action n Sept partis politiques ont élaboré un mémorandum pour une représentation égalitaire des femmes dans les institutions politiques et publiques. Le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef) a organisé, hier, une rencontre avec les représentants des partis politiques pour débattre du mémorandum relatif à la participation politique des femmes. Pour Mme Nadia Aït Zaï, présidente du Ciddef, «le mémorandum est une résultante d'une enquête maghrébine réalisée auparavant». Les représentants du FLN, FFS, HMS, MDS, PT, RND, RCD et de plusieurs associations ont constaté que «quarante ans après l'indépendance, les femmes algériennes demeurent l'objet d'une discrimination dans l'accès aux mandats électoraux, aux fonctions électives et aux postes de décisions.» Il suffit de suivre les débats des deux chambres du Parlement pour constater que «l'Assemblée populaire nationale est, aujourd'hui, masculine à 94%, seulement 6% de femmes y siègent ». Comparativement à nos voisins tunisiens et marocains, pays où les femmes ont investi le champ politique, «l'Algérie est classée loin derrière en taux de participation et en nombre d'élues». Pour pallier ce déficit flagrant, les femmes politiques visent, par ce mémorandum, à sensibiliser les partis politiques et les institutions de la République sur la nécessité de l'implication des femmes dans la politique. D'abord, nos gouvernants «ont la responsabilité et l'obligation juridique de rendre effectif le principe d'égalité politique et publique entre hommes et femmes.» Car, aujourd'hui, affirment les représentantes des partis, aucune disposition, que ce soit dans la Constitution ou dans les lois portant régime électoral ou relatives aux partis politiques, n'officialise le rôle des partis politiques dans l'organisation des élections. A cet effet, elles suggèrent aux partis politiques la réforme de leur fonctionnement pour rendre la représentation des femmes moins inégalitaire. Pour les rédacteurs du mémorandum, «la réforme proposée est simple et a l'ambition de rendre, sur la question de l'égalité des femmes, le système de financement des partis politiques plus juste. Ainsi, serait substitué au système actuel un nouveau dispositif financier destiné à sanctionner financièrement les partis politiques qui ne respecteraient pas le principe d'égal accès des femmes et des hommes aux mandats politiques». En attendant la suite que réserveront les partis et les institutions à leur mémorandum, les femmes continuent à se battre.