Crise Tirant chacun de son côté et chacun sur l?autre, l?histoire retiendra que Djebbari et Elimmam ont traîné le grand Mouloudia d?Oran dans la boue. A 24 heures du match en retard contre le NAHD, la situation reste inextricable. A moins d?une intervention venant d?une plus haute autorité ou de la part du comité des sages, installé avant-hier pour mettre fin à une crise que le club phare de la ville d?Oran n?a peut-être jamais connue depuis sa création, la situation est au bord de l?implosion. Jusqu?à ce matin, chaque belligérant campait sur ses positions et ne voulait pas lâcher le morceau. La mission de bons offices qu?a entreprise le comité des sages composé de MM. Larbi Abdelilah, Hadj Hmida Bellazreg, Abdelkader Fréha, Houari Missoum, Hadj Debbi, Houari Kroussa, Tahar Bouachria, Kaddour Naïr et Ahmed Rayah, n?a apparemment rien donné. Contacté hier par nos soins, le «nouveau» président, détenteur de l?agrément de la wilaya, Kacem Elimmam, nous a confirmé que le seul responsable de cette situation est Djebbari : «Il a non seulement humilié le club sur le plan sportif et celui de la gestion, mais voilà qu?il le traîne dans un scandale médiatique dont il aurait pu faire les frais si vraiment il aimait le MCO. Personnellement, lorsque mon heure de quitter le club était arrivée, je l?ai fait sans bruit et de façon légale et élégante. Mais moi je sais pourquoi Djebbari s?accroche au navire : il veut tout simplement récupérer la subvention que Sonatrach est sur le point de débloquer pour le club avant de mettre les voiles.» Sur la possibilité de bloquer le compte du club, Elimmam ajoutera : «De quels comptes, du moment que Djebbari s?est arrangé pour en avoir plusieurs au niveau de plusieurs banques.» Sur le risque d?hypothéquer le match en retard contre le NAHD, qu?accueillera le stade du 24-Février de Sidi Bel Abbes demain à 14 h 30, Elimmam précisera : «Il n?y a aucun problème là-dessus vu que le président de la FAF, M. Raouraoua en personne, m?a remis une dérogation spéciale pour pouvoir jouer ce match en attendant que la justice tranche cette affaire et oblige Djebbari à restituer les licences des joueurs et tous les documents du club.» De son côté, «l?actuel» président crie, lui aussi, à qui veut l?entendre, qu?il a rencontré le président Raouraoua et qu?il a reçu des garanties de sa part pour constituer un comité transitoire qui devra gérer la crise et procéder à l?élection d?un président intérimaire. Et si Elimmam prétend ouvertement qu?il est soutenu par le clan du président de la République, Djebbari joue la même carte en clamant que les supporters du MCO soutiennent Bouteflika et sa personne. C?est le foutoir politique qui entre en scène ! Sur le terrain, c?est la déconfiture totale. Après la bagarre générale qui a éclaté jeudi dernier entre les joueurs des deux clans «présidentiels», ces derniers ont signé la scission puisqu?une partie s?entraîne toujours sous la houlette du Français Revelli alors qu?une autre a été reprise en main par l?ex-coach asémiste Maâtalah, avant de décider d?une grève en attendant que les choses s?éclaircissent. Le joueur Benzerga, qui a choisi de prendre des vacances pour aller en Espagne en pleine saison (!), est accusé, lui et ses deux coéquipiers Gaïd et Ouasti, de trahison vis-à-vis du club ? à la suite de leur prise de position pour Elimmam et leurs déclarations sur la radio El-Bahia ? et, encore plus grave, d?avoir levé le pied lors de plusieurs rencontres de ce début de championnat. C?est pour dire que le MC? haut est tombé très bas. Demain à Bel Abbes, ce sera la honte si le club se présente avec deux équipes, deux entraîneurs et deux présidents pour jouer contre le NAHD.