Interrogation n «Vivre ensemble ?» comment assurer une coexistence, partager avec l'autre un même espace et, du coup, assurer des relations bilatérales. Dans son allocution, Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, parlant du thème de ces journées consacrées au penseur Ibn Rochd, a dit que «ces rencontres démontrent bien que l'Algérie est plurielle et ouverte, qu'elle s'inscrit dans une géographie méditerranéenne, voire dans l'universalité», ajoutant que «vivre ensemble n'est pas facile ; pour que cela se fasse, il est essentiel de cultiver l'amour, le respect et la tolérance». De son côté, Sofian Hadjadj, directeur des éditions Barzakh et initiateur de cette manifestation, a estimé que «ces rencontres n'ont pas comme souci de revenir sur la pensée de Ibn Rochd, mais de mettre l'accent sur lui comme étant un symbole, un homme qui a jeté les ponts entre l'Orient et l'Occident.» Pour lui, «il représente l'ouverture d'esprit, la curiosité du savoir et l'appétit de la foi tranquille et du courage», «C'est sortir des fantasmes, éviter les clichés et les préjugés, et se débarrasser des représentations réductrices.» Enfin, outre toutes ces motivations, ces rencontres veulent faire d'Alger un relais méditerranéen, car Alger, si longtemps isolée, cherche, à travers ce rendez-vous, à se restituer comme étant un espace de rencontres, d'échanges des cultures et de dialogue des civilisations, et aussi comme étant un lieu de création. Takis Theodoropoulos, romancier grec, a précisé, dans son intervention, que parler du passé est indispensable pour interroger le présent. «Il faut aller chercher dans l'Histoire, cette tradition millénaire, ce qui nous intéresse aujourd'hui, et cela sans pour autant choir dans un traditionalisme anachronique.» «Revenir sur une époque, à une pensée pour y trouver ce qui concerne notre modernité.» Quant à Youssef Seddik, professeur de philosophie et d'anthropologie (Tunisie), il a estimé que pour vivre ensemble, il faut reconnaître la présence féminine. «L'on ne peut pas vivre ensemble sans l'élément premier qu'est la femme», a-t-il souligné. Enfin, Bensalem Himmich, professeur de philosophie (Maroc), a tenu à préciser qu'une civilisation, qui ne développe pas en son sein une culture de la reconnaissance, de la convivialité et du désir de paix, n'en est pas une.» «Les Andalousies devaient nous interpeller pour que nous puissions vivre ensemble» et vivre ensemble, selon lui, n'est pas une utopie, il suffit seulement de l'ébaucher, de la commencer, prônant la culture du brassage et le métissage des cultures. Ainsi, la question «comment vivre ensemble ?», qui, de tout temps a suscité tant de réflexion, reste, même de nos jours, ouverte, voire d'actualité, parce qu'elle est fondamentalement réaliste.