Politique Pour répondre au problème du livre, le ministère de la Culture, en partenariat avec la Bibliothèque nationale, fera de cette année celle de l?écrivain et du livre. Tout le monde parle depuis quelques années du statut du livre au sein de la société, de la quasi-inexistence de lectorat du fait que le livre reste inabordable et que le système éducatif a failli à son devoir : celui d?inculquer à l?enfant les vertus du livre, qui est un véhicule du savoir et une ouverture à d?autres cultures. Tout le monde se demande si le lectorat est en réelle déperdition ou s?il existe encore. Le lectorat existe, mais il se restreint en raison du coût du livre. Pour répondre à ce problème qui, d?année en année, soulève des interrogations, le ministère de la Culture, en partenariat avec la Bibliothèque nationale d?El-Hamma, entreprendra la réintroduction du livre dans les espaces sociaux et le développement, en conséquence, de la lecture qui, depuis une dizaine d?années, se perd. Dans son programme, le ministère mettra en place un dispositif qui favorisera à coup sûr la promotion du livre dans les pratiques sociales de l?individu. Ainsi, chaque commune du pays sera dotée d?au moins une bibliothèque, ce qui permettra la réhabilitation du livre, donc de la lecture publique. Le ministère ne se limitera pas à créer des espaces de lecture, mais ?uvrera à préserver les bibliothèques par des lois consacrant leur existence effective et reconnaissant leur rôle dans la formation de l?individu qui, par ses connaissances, participera à l?édification du pays. Pour stimuler, voire mobiliser les différents acteurs de la culture sur la problématique du livre, donc de la lecture publique, Khalida Toumi fera de cette année 2004/2005 celle de l?écrivain et du livre. A cet effet, le ministère veillera à protéger les penseurs et les créateurs, d'une part, par le biais du statut de l'artiste et de l'écrivain et, d'autre part, les ?uvres artistiques et littéraires en apportant son soutien aux maisons d'édition et au réseau de distribution du livre. Car cela ne saurait être concrétisé sans «l'amélioration du niveau des bibliothécaires à travers l'organisation de cycles de formation répondant au niveau technologique que le ministère tend à généraliser à travers les bibliothèques». Si le ministère de la Culture s?est attelé, cette année, à prendre en charge le livre en réhabilitant les bibliothèques, le directeur général de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui, compte, pour sa part, faire du livre et de la bibliothèque les éléments principaux de son action, qui consiste à ?uvrer en concertation avec les directeurs des écoles pour réhabiliter les bibliothèques scolaires qui ont été réaménagées en salles de réunion, de sports ou en pavillons administratifs ; il veut restituer à chacune sa vocation originelle. M. Zaoui compte également sensibiliser les présidents des APC à rouvrir les bibliothèques municipales et les rendre opérationnelles. En vue d'atteindre cet objectif, il procédera à l'installation de deux ateliers, le premier consacré à la lecture et qui présentera un ensemble d'idées et de solutions autour du concept de la lecture publique à même de soutenir le lecteur ; le deuxième proposera une approche sur une bibliothèque algérienne nouvelle. Ces deux ateliers, qui collecteront les propositions et les avis, présenteront dans 45 jours, selon M. Zaoui, un train de recommandations au ministère de tutelle qui les soumettra de son côté sous forme de projets de lois au Conseil de gouvernement.