Les choses pourront, à terme, prendre une autre tournure si l'introduction à grande échelle des TIC n'est pas accompagnée par la clé de la sécurité informatique. Le cas échéant, le piratage fera des dégâts au niveau des banques, des assurances… La cybercriminalité, fléau mondial tentaculaire suscité par une montée effrénée du piratage informatique, épargne, à ce jour, l'Algérie, mais il pourrait en être autrement avec le développement rapide annoncé dans le domaine des TIC. Les «cibles» potentielles seraient alors des banques, des assurances, des entreprises publiques et privées. Toutes seraient, en effet, exposées à des dégâts financiers énormes. La sonnette d'alarme a été tirée, hier, samedi, par la directrice de l'Institut national de l'informatique (INI), qui a reconnu «la déliquescence des systèmes de sécurité informatique en Algérie parallèlement au boom des technologies de l'information», annoncé en grande pompe par les pouvoirs publics. «L'Algérie est, certes, à ce jour, épargnée par la cybercriminalité, mais il faut dire que nous n'avons pas encore investi comme il se doit le monde informatique», a reconnu Habiba Derias lors de la tenue de la troisième école de printemps sur la sécurité informatique. Un événement rehaussé par la présence d'experts nationaux et étrangers. L'un des problèmes les plus tenaces, selon la responsable, reste indubitablement l'absence de chiffres sur la réalité du piratage informatique dans le pays. Ce chaînon manquant empêche, il faut le reconnaître, les statisticiens de quantifier les éventuelles pertes causées par l'intrusion de mortels virus dans les réseaux informatiques, via Internet qui, ne l'oublions pas, a tissé sa toile dans bon nombre d'entreprises et établissements, financiers surtout. «Les statistiques des services du FBI (Police fédérale américaine) révèlent que la cybercriminalité est à l'origine d'une perte estimée annuellement à 67,2 milliards de dollars», a fait savoir la directrice de l'INI. L'essor du parc informatique et l'introduction des TIC à grande échelle étant, à terme, une source d'inquiétude, seule une politique préventive et des interventions «chirurgicales» sont de nature à atténuer ce danger récurrent. «Des équipes spécialisées sont prêtes à intervenir dans le cas de l'annonce d'une faille dans les systèmes informatiques due au piratage ou à l'intrusion de virus», a ajouté la responsable. Ce type d'attaque informatique, qui peut aller crescendo avec le développement rapide des technologies de la communication et de l'information notamment dans le domaine de l'Internet, «pourrait cibler les particuliers ou les entreprises en leur causant des dégâts financiers pouvant atteindre d'énormes proportions», a encore fait observer la directrice de l'INI. Elle a également insisté sur la nécessité d'être au fait de l'évolution de la cybercriminalité afin d'en immuniser les réseaux informatiques de toutes les grandes institutions telles les banques, voire les courriers électroniques personnels, et de mettre en place des dispositions légales à même de lutter contre ce fléau.