Le monde contemporain vit actuellement un véritable boom au niveau de l'évolution vertigineuse que connaissent les technologies de l'information et les télécommunications.Dans cette atmosphère révolutionnaire qui s'est imposée, un phénomène prend de l'ampleur ces dernières années, il s'agit de la cybercriminalité. L'Algérie n'est pas épargnée par ce fléau grandissant. C'est un phénomène transnational qui nécessite la mobilisation plus accrue de moyens matériels et humains. Ainsi, l'approche de la cybercriminalité nécessite la mise en place de démarches de sécurisé. «Pour cela, nous sommes en train d'étudier ce phénomène par la mise en place de textes de loi en coopération avec le ministère de la Justice et d'autres organismes et en collaboration avec des experts nationaux et internationaux pour mettre en place une législation qui sera mise en application dans les prochains mois au plus tard vers la fin de l'année en cours», a affirmé M. Boudjamaâ Haichour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication au cours d'un colloque international sous le thème «Les enjeux de la sécurité de l'information», organisé hier par EEPAD ITSP et le ministère des PTIC à l'hôtel d'El Aurassi, en présence d'experts nationaux et internationaux. M. Haïchour a expliqué, à cet égard, que l'objectif assigné à ce groupe est d'instaurer un dispositif juridique visant à renforcer, sur la base d'une synergie intersectorielle, le cadre légal de lutte contre les crimes et délits liés aux systèmes informatiques et aux technologies de l'information et de la communication”. Il a estimé, dans ce contexte, que la lutte contre la cybercriminalité nécessite des compétences. Pour cela, a-t-il dit, “les volets formation, sensibilisation et responsabilisation, constituent la clé de voûte de toute démarche pour la mise en place d'une cybersécurité véritablement durable et efficace et ce , sans omettre la nécessité d'une harmonisation et d'une coopération à l'échelle planétaire. Le ministre a fait remarquer, en outre, que “peu de statistiques relatives à la cybercriminalité sont disponibles”, soulignant, toutefois, que “son ampleur ne fait aucun doute”. Les auteurs des cybercrimes ne sont pas de petits jeunes en mal de reconnaissance, mais, plutôt, des cyberdélinquants très organisés, a-t-il précisé, ajoutant dans le même sens que ces crimes sont sophistiqués et sont souvent réalisés au niveau international. En effet, la cybercriminalité c'est l'ensemble des infractions pénales qui se commettent sur le réseau Internet, par exemple la fraude à la carte bancaire (utilisation par autrui sans votre consentement), vente par petites annonces ou aux enchères d'objets volés ou encaissement de votre paiement sans livraison de votre marchandise, diffusion d'images pédophiles, de méthodes pour se suicider, de recettes d'explosifs ou d'injures raciales, diffusion de photographies pornographiques ou violentes. Ces faits, tout comme la gravure pour soi ou pour autrui de musiques, de films, de jeux ou de logiciels, pirates, sont passibles de peines d'emprisonnement (5 ans maximum) et d'amende (375 000 euros maximum) en Europe, a-t-on signalé. Les spécialistes ont enregistré en 2007 une perte de 3 milliards de dollars en utilisant le pishing dans le monde, et près de 30 millions de PC zombis. Pour le cas de l'Algérie, le terrorisme en fait partie, vue les sites qu'utilisent les terroristes pour faire l'apologie leurs actes odieux. Ainsi, à l'instar d'autres pays, les autres formes de crime organisé (sur le net) sont fréquentes dans notre pays en deux formes, à savoir le délit traditionnel, comme l'arnaque, le piratage, l'escroquerie, le blanchiment d'argent, et en accès illicites l'utilisation des systèmes et réseaux informatiques. Cependant, la vigilance et la sensibilisation restent la solution primordiale afin de lutter contre la «cyberépidémie» selon l'appellation du ministre. Par ailleurs, des solutions sont en cours d'étude et d'élaboration, avec l'introduction dans les entreprises de nouveaux programmes et logiciels. Dans ce contexte, M. Bachir Halimi président d'Exendia a expliqué qu'en coopération avec l'EEPAD, on est en phase d'introduire de nouveaux logiciels dans les entreprises et de sensibiliser les utilisateurs. Il est à noter que seule l'EEPAD a reçu 3000 attaques dans son environnement dont 80 % proviennent de l'étranger. Parmi ces techniques de défense et de protection des réseaux informatique il donne l'exemple de la «cryptographie» un système de solutions qu'on utilise pour protéger le contenu d'un message entre son expéditeur et son destinataire, contenu crypté difficile à «décoder» dans un temps raisonnable même par quelqu'un qui connaît bien le système, message crypté facile à décrypter par le destinataire légitime, ne pas sous-estimer les cryptanalystes, car ils utilisent des moyens et techniques avancées pour décoder le contenu. Cela dit, l'application de la cryptographie aide à crypter des données pour les protéger. Le résultat crypté est illisible, assurer que seul le destinataire peut décrypter le message pour connaître son contenu, assurer l'authenticité de l'information par «signature cryptographique». Enfin, le ministre des TIC a indiqué qu'un dispositif de lutte sera bientôt mis en œuvre, par une législation qui est en préparations. «Nous y veillons quant aux formes et outils pour prévenir» a-t-il dit en signalant toutefois, les mesures de l'Autorité de régulation pour l'identification des puces, un système qu'utilisent les trois opérateurs nationaux de téléphone mobile. Il a signalé par ailleurs que le défi sera relevé la fin de ce trimestre quand toutes les communes seront raccordées au système ADSL haut débit. Pour ce qui est des innovations des technologies des télécommunications il dira que «nous sommes à l'écoute de chaque innovation».