Résumé de la 3e partie Au cours du procès, M. Horst en apprend des choses sur sa femme. Il se rend compte qu?il ne la connaissait pas très bien. Cinq témoins solides se présentent à la décharge de l?accusé. Voici le premier : un jeune technicien, père de trois enfants, ami de Loreli, la victime. Il jure de dire la vérité. C?est ainsi qu?il déclare : «Je connais Loreli depuis dix ans, bien avant son mariage, et ma femme aussi. Frantz s'absentait parfois. Pour son travail, on l?envoyait à Rome ou à Londres. Chaque fois, c'était la belle vie. Loreli invitait tous ses copains. J'en étais, et je peux dire que l?un de nous restait avec elle, quand tout le monde était parti.» Frantz relève la tête. Il est rouge d'émotion et jette un regard furieux à son avocat. Le témoin s'en va, un autre se présente, jure, et dit sa vérité. «Je m'appelle Helmut, j'ai connu Loreli il y a trois ans environ, au cours d?un dîner. Son mari y assistait, mais elle était placée près de moi. Au dessert, elle m'a donné rendez-vous pour le lendemain. J'y suis allé, c'était à l'hôtel Bloom. Nous y avons passé l'après-midi.» Frantz semble vaciller dans son box. Il lève la main, et le juge lui donne la parole : «C'est... c'est horrible de dire ça ! Ce n'est pas vrai, Loli n'a jamais fait des choses pareilles. C'est mon avocat qui veut me sauver à tout prix. N'écoutez pas cet homme... Il ment, j'en suis sûr !» Mais le témoin est suivi d?un autre. Le concierge de l'hôtel Bloom, justement. Il certifie avoir connu la victime et l?avoir vue en compagnie du témoin précédent, ainsi que d'autres. Mme R? fréquentait l'hôtel au moins deux fois par semaine et ses pourboires étaient généreux. Frantz regarde partir cet homme avec stupéfaction, et il écoute les témoins suivants comme s'il découvrait sa vie, comme si tous ces gens inconnus la lui racontaient pour la première fois. Il transpire, il marmonne tout seul, et les jurés l?observent avec étonnement. Voici un autre amant de sa femme, un célibataire prétentieux mais sincère, à n'en pas douter. «Cette femme avait le don de séduire tous les hommes, elle y est parvenue avec moi.» Et puis la voisine de l?appartement du dessous. «Dans la matinée, j?ai souvent vu arriver des hommes chez Mme R... Dès que son mari était parti, elle baissait les volets, et renvoyait la femme de ménage si elle était là. Le mari rentrait parfois très tard, il travaillait beaucoup, alors il lui arrivait souvent de baisser les volets dans l?après-midi. C?était une femme impudique, toujours vêtue de manière provocante. Ses jupes étaient plus mini que les plus mini !» Frantz ne proteste plus. Il comprend ce que voulait lui dire le petit avocat. Il croyait qu?il s?agissait d?une tactique de défense. Mais non, tous ces gens disent la vérité. La preuve, voici la propre s?ur de sa femme : «Je lui ai souvent fait des reproches. Frantz était un garçon adorable et elle le trompait avec n?importe qui. Chaque fois elle me répondait : ?Laisse donc ! Frantz me fait confiance, il est idiot. Il ne voit rien, et il ne verra jamais rien, c?est l?essentiel.?» Et le défilé continue. C?est un membre du club sportif, il jouait au tennis avec Loreli : «On ne savait jamais qui allait être sa future victime. Une fois, j?ai même tenté d?en parler à son mari, à mots couverts. Je lui ai dit : ?Ta femme est une charmeuse, tu devrais te méfier.? Il a ri. Alors je n?ai pas insisté. Vous comprenez, c?est difficile de dire à un homme qu?il est cocu. On espère toujours qu?il l?apprendra tout seul.» Enfin voici la fin du calvaire de Frantz R?, et le coup de grâce en même temps. C?est le dernier témoin : un homme d?une cinquantaine d?années, le propre patron de Frantz, l?homme qu?il voyait tous les jours au bureau. «Ce garçon est insensé. Absolument tout le monde savait que sa femme le trompait, sauf lui. Je peux le lui dire en face à présent, je ne risque plus de lui faire du mal. J?ai couché cinq fois avec sa femme, alors qu?il était en voyage, et c?est moi qui l?y avais envoyé. Je dois reconnaître que je ne le connaissais pas très bien à l?époque, c?était au début de son mariage, et il venait d?entrer dans ma société.» (à suivre...)