De Marseille à Alger, les Watcha Clan ont débarqué en force, jeudi, à la salle El Mougar où ils ont animé un concert fougueux et plein d'enthousiasme. Les Watcha Clan sont un groupe de musiciens qui réunit en son sein toutes les musiques du monde, tous les styles musicaux : rock, reggae, raga, hip-hop et tant d'autres sonorités. Inspirées d'une culture comme tant d'autres, elles dénotent, à coup sûr, l'ouverture d'esprit que prône le groupe et par lequel il se distingue, et également cette curiosité qui l'a conduit – en toute humilité – à assimiler à ses habitudes musicales inhérentes à sa culture héréditaire d'autres sons qui se révèlent singulièrement enrichissants et constructifs. Ainsi, les Watcha Clan s'inscrivent dans cette pluralité, ce métissage musical et linguistique qui fait leur spécificité, leur richesse et à laquelle ils s'identifient. Le public était peu nombreux au concert, mais vu son dynamisme, il s'est montré très réceptif et a créé une ambiance telle qu'on aurait cru que la salle affichait complet. Plusieurs interprétations ont constitué le répertoire des Watcha Clan, des chansons en anglais, en français et même en hébreu, mais les plus marquantes, voire les plus inattendues pour l'assistance c'étaient les chansons puisées dans la tradition musicale algérienne. En effet, et à la surprise générale, la seule voix féminine du clan a interprété, même si cela s'est fait avec un accent qui s'est finalement révélé adorable, Chehlet laâyani ou encore El Goumari. Son interprétation s'est révélée imaginative, novatrice. Ce n'était pas une interprétation simple et littérale, mais un travail de réécriture musicale, et cette nouvelle version de grand entrain a imprimé la chanson algérienne dans l'universalité. Il est à souligner que les Watcha Clan ont animé, pendant une dizaine de jours, à Oran, un atelier de création musicale avec de jeunes musiciens qui, ce soir-là, ont accompagné le groupe, notamment la voix féminine dans sa performance vocalique en arabe.