Gouraya est ensuite le nom d'une montagne surplombant la ville de Béjaïa, rendue célèbre par le mausolée de la patronne de la ville, à laquelle la tradition donne le nom de Yemma Gouraya (Mère Gouraya). La forme de la montagne, qui suggère la silhouette d'une femme étendue, a, peut-être, justifié l'appellation, à moins que ce ne soit cette forme qui ait inspiré la légende de la sainte. Selon une étymologie des auteurs français du XIXe siècle (par exemple Féraud), le nom aurait été donné par les Vandales, lors de l'occupation de la région. Il proviendrait du mot goura qui signifierait dans leur langue «montagne». Pour les habitants de la région, le nom est tout simplement celui de la sainte, Yemma Gouraya, donné à la montagne où elle a vécu et où elle possède un sanctuaire, célèbre dans toute la Kabylie. On a cru reconnaître, dans l'ancien nom de la Gouraya de Tipaza, Gunugu, un vocable berbère : aguni (colline, côte) punicisé en gonion, guniu (voir G. Mercier) et que l'on retrouve, par exemple, dans Rachgoun, dans la région de Beni Saf (Oranie) et qui se lirait rash-gunn (tête, cap de la colline) ; dans ce cas, les deux noms, Gouraya et Gunugu se compléteraient et feraient référence à la montagne. On peut aussi voir dériver le nom de Gouraya d'un verbe encore attesté dans les dialectes berbères, ager (dépasser, surpasser, être plus élevé etc.), toujours en relation avec le relief.