Quand on lit les procès-verbaux des séances de Victor Hugo avec les esprits, on a l'impression de lire des pages des Misérables ou de La Légende des siècles. Aujourd'hui, plus personne ne doute qu'ils soient du poète. Pourtant, les participants aux séances attestent tous que le poète n'est pas au guéridon et que lui se contente de poser les questions et de transcrire les réponses en comptant les coups. Pour les partisans du spiritisme, il n'y a pas de doute que ce sont bien les messages des esprits que Hugo a transcrits ; tout au plus le poète a-t-il servi de médium. Cette hypothèse a été contestée par les parapsychologues qui pensent que c'est Victor Hugo lui-même qui produisait les réponses en les communiquant par télépathie aux participants. Ceux-ci produisaient les coups, inconsciemment, sur le guéridon. Serge de Mutigny, qui a passé au crible les messages, est d'un autre avis. Prenant comme exemple la séance du 17 décembre 1854 au cours de laquelle a «parlé» Galilée, il écrit : «La séance a eu lieu entre 21h 45 et 1h 20 du matin, soit 215 minutes, presque 13 000 secondes. Il existe à peu près 4 000 lettres dans le texte. Si l'on considère qu'il faut en moyenne dix coups frappés à la table pour définir une lettre (en considérant que la lettre A ne compte qu'un coup et que la lettre Z nécessite vingt-six coups) on en arrive à ce chiffre ahurissant de trois coups par seconde sans tenir compte des arrêts indispensables. La chose n'est pas possible. Avec la meilleure volonté du monde, il est totalement impossible, pendant deux ans et demi, de décrypter des messages matin et soir, à raison de trois coups par seconde !» L'explication est que Hugo composait (inconsciemment) les messages avant que les coups ne soient donnés !