Toit n Elle pensait voir enfin le bout du tunnel avec l'achèvement des 40 logements sociaux réalisés dans la ville de Mekla. Mais grande fut sa déception (sa colère aussi) lorsqu'elle s'est rendu compte que sur la liste provisoire d'attribution, son nom ne figurait pas… Mme Djamila Abdmeziem, veuve, mère de quatre enfants, femme de ménage — ce qui lui permet tout juste de ne pas tendre la main — vit dans une baraque de chantier. Après le décès de son époux, qui ne lui pas laissé de logement, c'est le début d'un calvaire pour Djamila. Le 15 août 2004, elle adresse un courrier au président de l'APW de Tizi Ouzou, le sollicitant pour obtenir un toit où mettre ses enfants à l'abri. Le 6 février 2005, elle adresse une autre demande au président de l'APC de Mekla, qui lui répond le 5 mars 2005 en l'informant que son institution «ne dispose pas actuellement de locaux à mettre à la disposition de citoyens sollicitant leur recasement à titre provisoire». Mme Abdemeziem multiplie les démarches et le 20 juillet 2005, elle obtient une autorisation de recasement provisoire pour «occuper, avec les membres de sa famille, le local sis à la cité des 150-Logements, servant précédemment de baraque de chantier. La présente (autorisation, ndlr) lui est signée à titre provisoire jusqu'à l'obtention d'un logement social». Un logement qu'elle attend toujours. Récemment, l'APC a réceptionné 40 logements sociaux et Djamila espérait… La liste provisoire de bénéficiaires est affichée, son nom n'y figure pas elle désespère et introduit un recours auprès de l'APC. Elle saisit également le directeur de la réglementation et des affaires générales de la wilaya, l'informant de sa situation sociale très critique, alors que «des gens très aisés» figurent sur la liste. Lorsque nous l'avons rencontrée, Mme Abdemeziem nous a montré des photos du local qu'elle occupe : une bâtisse en parpaing, recouverte de tôle. «Il n'y a ni eau ni électricité et nous étouffons à l'intérieur», se plaint-elle. Elle nous dit que le président de l'APC lui a demandé d'introduire un recours et que si ce dernier n'aboutissait pas, de patienter jusqu'à l'achèvement des 50 logements sociaux en cours de réalisation et formuler sa demande. Mais Djamila est à bout et ne peut plus patienter, elle lance un cri de détresse pour avoir enfin un toit digne.