Le plus Nés là-bas ou partis d?ici, les joueurs professionnels algériens ou d?origine algérienne ont, de tout temps, défendu les couleurs de leur pays et contribué à l?essor de son football. Le patriotisme ne se marchande pas, même si certains, à l?heure du foot-business, entretiennent le flou artistique. La voie étant tracée depuis l?avènement de la fabuleuse équipe du FLN, des générations entières se sont succédé pour entretenir la tradition et apporter ce plus que leurs compatriotes, aussi talentueux, mais évoluant au pays, n?avaient pas. A l?appel de la patrie, les Zitouni (AS Monaco), Mekhloufi (St-Etienne), Bentifour (AS Monaco) et autre Zouba (Niort) quittent gloire et vie matérielle prospère pour rejoindre cette glorieuse équipe du FLN juste pour servir l?Algérie à retrouver sa liberté. Depuis, malgré quelques thèses contestataires, l?amalgame des joueurs nationaux émigrés a été souvent salutaire pour le Onze national. En Coupe du monde, en Coupe d?Afrique ou lors des grandes épopées, les professionnels ont toujours apporté leur contribution. Et ce sont plus les tiraillements du Mondial mexicain de 1986 entre locaux et émigrés ou bien la concurrence impitoyable entre ceux d?ici et ceux de là-bas qui vont remettre en question la cohabitation harmonieuse et la complicité qui ont toujours caractérisé la vie en Equipe nationale. Aujourd?hui, ils sont neuf joueurs à avoir répondu à l?appel du staff technique pour ce voyage de Niamey. Parmi eux, de nouvelles têtes : Hadjadj et Boutabout. Avant eux, Aït Alia, Brahimi ou Benhamou ont déjà fait leur apparition et la liste reste longue pour tous ces professionnels qui viendront remplacer les Saïb, Tasfaout ou Benarbia, dans une sélection en plein rajeunissement. Quelques-uns ? ils sont très rares ? comme le Marseillais Brahim Hemdani, ont préféré le club à la sélection, mais tous veulent de ce maillot vert. Y compris ceux qui sont confrontés à la dérogation de la FIFA pour avoir déjà porté les couleurs d?une autre nation que celles de leur pays d?origine, comme Ouaddah (Ajaccio) ou Antar Yahia (Bastia). L?Algérie, faut-il le rappeler, a cet avantage d?avoir un immense réservoir issu de l?immigration qui pourrait même l?emmener un jour à pouvoir aligner une sélection exclusivement composée de professionnels. Le staff technique national et la DTN mènent depuis quelques mois un travail de ratissage et de prospection visant à récupérer le maximum d?éléments susceptibles d?évoluer en sélection et, pourquoi pas, intégrer la future composante des Verts. Dans cet esprit, les Yebda (19 ans, Auxerre), Dahou (21 ans, OM), Boumelaha (20 ans, Sochaux), Abdessadhi (23 ans), Sam (21 ans) et Arrache (21 ans), tous de Strasbourg, Taïder (20 ans, Toulouse) qui évoluent en L1 française et d?autres aussi intéressants en L2 et ailleurs en Europe, sont suivis de très près par Saâdane et son coordinateur Pauwels. Ce dernier, qui connaît bien les rouages et le fonctionnement du football professionnel, mène un travail de sape et une réelle chasse aux talents dans la seule perspective d?enrichir la sélection et de tirer vers le haut, le football algérien. Il n?y a aucun doute : l?avenir passe par ces pros de la «new generation» dont la fibre patriotique est toujours trempée dans le même élixir que celles qui l?ont précédé. Qui sait, peut-être que dans les lots à venir, un Zidane en devenir peut surgir ! Il faut y croire. N. B. : Voir la présentation des pros dans notre édition en PDF.