D'après une étude de l'agence américaine FDA, les médicaments contrefaits représenteraient plus de 10% du marché mondial. Soit 32 milliards de dollars de bénéfices par an ! Et ce n'est pas près de s'arrêter. Selon la Fédération internationale des industries du médicament, le trafic de médicaments serait 25 fois plus rentable que le commerce de l'héroïne et 5 fois plus que celui des cigarettes ! Pommades, collyres, sirops, comprimés, tout y passe. Une étude récemment publiée par The Lancet révèle que dans le monde, jusqu'à 40 % des produits supposés contenir de l'artésunate ne contenaient pas de principe actif et n'avaient donc aucun effet thérapeutique ! Or, l'artésunate, c'est le meilleur médicament disponible aujourd'hui contre le paludisme chimiorésistant. L'OMS estime ainsi que, chaque année, 200 000 malades atteints de paludisme meurent à cause de médicaments frelatés. Soit le dixième des morts attribués à cette maladie ! La contrefaçon est une entreprise très lucrative. Elle ne demande pas de logistique importante. Pas besoin de grands établissements. Souvent, il suffit d'un simple entrepôt désaffecté ou d'une arrière-boutique pour se lancer dans la fabrication de ces copies. Et d'après l'OMS, des contrefacteurs ont même été découverts en plein travail, à l'ombre d'un arbre en Afrique ! La vente, elle, se fait dans les marchés et à la sauvette au bord des routes. Et de plus en plus sur Internet, ce qui a permis aux contrebandiers de reprendre du poil de la bête dans les pays riches. Les corticoïdes, anti-inflammatoires et autres viagra se vendent le plus souvent sur la Toile, sans aucun contrôle médical. Idem pour de nombreux produits de phytothérapie importés d'Asie. L'OMS estime d'ailleurs que 40% des médicaments contrefaits sont écoulés dans les pays développés.