Histoire n Hier, au siège de la Télévision nationale, a eu lieu la projection du documentaire «Justice coloniale et avocats du FLN (1954-1962)». Réalisé par Ali Fateh Ayadi, auteur d'une série de documentaires sur différents thèmes inhérents à la Révolution nationale et au FLN, le documentaire, qui se veut une réappropriation de l'histoire contemporaine algérienne, met en scène un collectif des avocats, tels que Mes Jacques Vergès, Roland Dumas ou encore Nicole Dreyfus qui ont plaidé pour les militants du FLN et en faveur de la Guerre de libération algérienne. Ils ont dénoncé dans leurs plaidoiries les exactions commises, à l'époque, par l'administration coloniale afin de réprimer le mouvement insurrectionnel du FLN. Le documentaire montre comment ces avocats ont agi en prenant parti pour le FLN et dans quel but ils l'avaient fait. En fait, ils n'avaient rien à gagner de leur engagement juridique envers le FLN. Ils n'ont fait que répondre à l'appel de leur conscience. Tout ce qu'ils voulaient c'était faire éclater la vérité sur cette Guerre de libération que la France refusait de reconnaître comme telle en la ramenant à une simple rébellion, à une quelconque agitation. Tout ce qu'ils voulaient c'était dénoncer la torture et dire que les actions entreprises par le mouvement révolutionnaire algérien étaient légitimes et que la réaction militaire engagée par Paris à l'encontre des révolutionnaires qui luttaient pour retrouver leur liberté et leur souveraineté territoriale était, quant à elle, illégitime. Le film montre en outre comment l'administration coloniale a détourné la justice à des fins exclusivement politiques. C'est sous le couvert de la justice que Paris avait légiféré son action dirigée contre la Révolution, considérant ainsi les révolutionnaires, hommes et femmes, comme des hors-la-loi, des agitateurs portant atteinte à l'ordre public. L'expression «Justice coloniale», souligne Henri Alleg, ancien journaliste à Alger Républicain, de tendance communiste, comporte un antagonisme : justice et coloniale sont deux mots qui s'annulent. L'on ne peut parler de ce fait d'une justice au sein même d'un système colonial. Ainsi, pour juger et condamner – même à mort – les révolutionnaires sans pour autant se mettre à dos toute l'opinion internationale, la France faisait comparaître les nationalistes en tant que criminels de droits communs. Outre les témoignages vivants, Ali Fateh Ayadi a réussi à monter un travail d'archives considérable, en retraçant les événements avec des images vidéo et des photographies. Justice coloniale et avocats du FLN (1954-1962) sera projeté demain dans la soirée. Le réalisateur Ali Fatah Ayadi qui a à son actif 20 documentaires sur la Révolution dont L'Affaire de l'OAS et Les événements du 8 Mai, envisage de réaliser un autre documentaire sur Les enfumades du Dahra.