Résumé de la 4e partie n Le temps passe et Sidi Ali, retenu par Sidi Bouzid, oublie l'objectif de son voyage : se rendre à La Mecque pour accomplir le pèlerinage. Et puis, le pèlerinage lui revient en mémoire et il se met à compter sur ses doigts : il n'aura pas le temps, s'il voyage à pied, comme il l'a décidé, d'arriver à temps, en Terre Sainte, pour la station de Arafat... Et le pèlerinage sans la station, le wuquf, la veille de l'Aïd al-adha, ce n'est pas un pèlerinage. Il va retrouver Sidi Bouzid et lui dit : «Je vais reprendre la route, dit-il, bien que j'aie peur de ne pas arriver à temps à La Mecque pour effectuer le pèlerinage !» Sidi Bouzid voudrait le retenir, mais en homme sensé, il se dit qu'il a trop abusé de la patience de cet homme, et puis, en bon musulman, il ne peut l'empêcher d'accomplir un devoir prescrit par la religion. Il ne voudrait pas non plus que Sidi Ali lui reproche un jour de l'avoir distrait au point d'oublier ce devoir ! — Pars, lui dit-il, tu as largement le temps d'arriver. — Pas si j'y vais à pied ! — Nous avons de bons chameaux, nous t'en prêterons un ! — J'ai pris l'engagement de voyager à pied pour bénéficier des mérites qui s'attachent à cette action ! Sidi Bouzid ne peut évidemment contrarier un tel vœu, et il se désole de ne pas aider cet homme qu'il tient en haute estime. Le soir, avant de s'endormir, il pense encore au moyen d'aider Sidi Ali et il adresse une prière à Dieu : «Mon Dieu, montre-moi comment l'aider !» C'est alors qu'il fait un rêve dans lequel il entend dire : «Que Sidi Ali voyage à dos de chameau jusqu'à La Mecque !» Il n'y avait pas de doute que c'était la réponse à sa demande. Au réveil, il s'empresse de rapporter le message au saint venu du Sahara. — L'autorisation t'est donnée de voyager à dos de chameau ! — Mes mérites seront diminués, dit Sidi Ali — Tes mérites seront entiers ! Il pèse le pour et le contre et il se dit qu'après tout, le plus grand mérite est de faire le pèlerinage. — J'accepte ta proposition, dit-il, mais comment ferez-vous pour récupérer votre chameau. — Tu repasseras par ici, dit Sidi Bouzid, ce sera pour nous l'occasion de te revoir et de bénéficier de tes bénédictions ! Sidi Ali accepte donc la proposition. — Plus question de perdre du temps, dit-il, je partirai demain à l'aube ! — Ton chameau et ton viatique seront prêts, dit Sidi Bouzid. Il veille lui-même à ce qu'on choisisse le chameau à la fois le plus rapide et le plus endurant et on lui prépare des provisions ainsi que des gourdes d'eau. Le voyage sera long, jusqu'en Terre Sainte, mais ainsi pourvu, Sidi Ali n'aura rien à craindre ! (à suivre...)