Résumé de la 38e partie n Omar retrouve enfin Malika... dans le service de cancérologie où on l'a hospitalisée en urgence. Il est resté un long moment avec elle, puis elle s'est rappelé son mari. — Il doit attendre, dit-elle. — Je vais lui dire de partir, dit Omar. — Ne lui en veux pas, dit-elle, c'est un brave homme. — Non, dit-il. Il va vers l'homme. Il est debout dans un coin du couloir et attend patiemment. Dès qu'il voit Omar, il vient vers lui. — Comment va-t-elle ? demande-t-il. — Elle est fatiguée, très fatiguée même. — Cette fatigue, elle ne la quitte pas... — Ne vous inquiétez pas, nous allons la soigner ! D'ailleurs, vous pouvez retourner chez vous... Je m'occupe d'elle ! Il lui prend les mains et les serre avec effusion. — Merci ! Vous êtes brave ! Encore heureux que je vous ai appelé, je n'ai pas compris pourquoi Malika n'est pas venue vous voir, directement ! — Elle ne voulait pas me déranger... Mais c'est un tort, bien sûr. — Vous êtes de sa génération, vous avez été camarades ? — Oui, dit-il, distraitement, nous avons fait le lycée ensemble, et puis nos parents se connaissaient. — Ah, très bien, très bien, dit l'homme, je peux donc compter sur vous ! — Oui, vous pouvez rentrer chez vous ! — Je voudrais la voir ! — Allez-y, je vous prie ! — Vous ne venez pas avec moi ? — Non, je dois récupérer son dossier... Je retournerai la voir tout à l'heure ! — Je dois revenir lui apporter son dîner ! — N'en faites rien, je vais m'occuper de tout ! Ne revenez que demain, dans l'après-midi, pour la visite. Il lui serre encore les mains et va dans la chambre. Omar, lui, va chercher le dossier médical. Il le compulse rapidement et découvre avec effroi que Malika souffre d'une leucémie. Elle a déjà subi des greffes, mais elle a rechuté. Et la rechute de cette fois-ci semble assez sévère. Il remet le dossier en place. Il est si bouleversé qu'il ne retourne pas dans la chambre. Il quitte le service et fait un tour dans le parc de l'hôpital. «Mon Dieu, pleure-t-il, j'ai attendu tant d'années et une fois que je la retrouve c'est pour apprendre d'abord qu'elle est mariée, ensuite qu'elle est très malade, condamnée même... Mon Dieu, quel mal ai-je fait, quel péché ai-je commis, pour être puni de la sorte ? Et, elle, la pauvre, étendue sur ce lit, sans force...» Il reste là un long moment, en proie au désespoir, puis il se lève et retourne dans le service. (à suivre...)