Personne dans le camp français n'a voulu condamner ou accabler Zinedine Zidane dimanche soir, coupable d'avoir donné un coup de tête à Marco Materazzi, ce qui lui a valu son exclusion pendant la prolongation de la finale de Coupe du monde de football à Berlin. «Personne n'en veut à Zizou. De toute façon, on ne sait pas si ça aurait changé grand-chose. Il s'est fait expulser, on sait pourquoi, mais les grands joueurs se font souvent provoquer», a déclaré Florent Malouda après le match, résumant la teneur des réactions côté français. Zidane, exclu 12 fois dans sa carrière, est cependant connu pour ses réactions instinctives parfois incontrôlées. «Je n'ai pas été étonné de sa réaction, il avait déjà fait cela lorsqu'il jouait à la Juventus», a dit, pour sa part, le défenseur italien, Gianluca Zambrotta. Zinédine Zidane a quitté le stade dimanche soir sans s'exprimer et sans expliquer le pourquoi de son geste. «Quand on connaît l'homme, il a fallu des mots très cruels pour qu'il réagisse ainsi», a estimé l'ancien sélectionneur français Michel Hidalgo, reprenant la thèse avancée par le camp des Bleus d'une provocation de Marco Materazzi. «Quand on ‘'prend'' (sic) comme lui pendant 1h20 et que l'arbitre laisse gentiment faire, on comprend», a dit, pour sa part, Raymond Domenech, «on n'excuse pas, mais on comprend». Le président de la Fédération française de football (FFF) Jean-Pierre Escalettes a également refusé dimanche soir d'accabler Zinédine Zidane: «Je l'ai vu dans le vestiaire, il est malheureux», a dit M. Escalettes juste après le match. «Je ne veux ni le juger ni le blâmer, c'est un homme triste et malheureux, il ne faut pas tirer sur l'artiste.»