Histoire n Depuis le 9 juillet et la finale de la Coupe du monde entre la France et l'Italie, l'incident marqué par le fameux coup de tête de Zinedine Zidane sur le défenseur Materazzi fait l'objet de commentaires, d'analyses et de débats sans fin. Chacun y va de sa vision des choses. Des politiciens, des écrivains ou philosophes, des sociologues et des on-ne-sait-quoi d'autres montent et démontent le geste de Zidane pour en faire souvent une montagne d'absurdités et de dérives de tout genre. ?videmment, ce geste, intervenu lors de la finale du plus grand événement footballistique planétaire, ne pouvait se passer d'exagérations et d'interprétations disproportionnées de tout genre dépassant le cadre d'un geste, certes condamnable à plus d'un titre, mais qui intervient régulièrement sur les terrains de football malheureusement. Tenons par exemple Zidane, l'auteur du geste de trop, il n'en est pas à son premier puisqu'il a été déjà coupable de certains écarts et qu'il a été expulsé treize fois durant sa riche et grande carrière avant cette finale de Coupe du monde. Ce qui prouve que, malgré tout et malgré la dimension surhumaine qu'on veut donner au joueur, Zidane reste un homme avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses. Et quand on a du caractère et du sang chaud, il arrive des moments où l'on disjoncte en commettant l'irréparable. Usé par la fatigue, laminé par la douleur, Zizou a répondu à la provocation de trop de la part d'un joueur loin d'être un saint. La suite, tout le monde la connaît. De là à donner à ce geste des relents socio-psychologiques ou politiques, comme tentent de le faire certains, cela s'appelle de la récupération éhontée. Voyez les commerçants de l'image, ils en ont fait déjà un jeu prisé par les adeptes du Net. Mais Zizou s'en fout, comme nous d'ailleurs, de ce qui se dit ou se fait, des amalgames qu'on a dû faire de cette affaire, de l'instrumentalisation de l'acte, car l'honneur, la dignité et la fierté n'ont pas de prix et sont au-dessus de tout. Et c'est ce qui manque par-dessus tout dans un monde où l'on bombarde un pays et où l'on extermine un peuple sans que personne ose un coup de tête comme celui de Zizou. Au moins ça, à la face de puissances plus injustes et plus destructrices que jamais.