Les lampes, en terre grossière, sont assez frustes et sont de forme locale. En l'absence de lampes phéniciennes, on a supposé que les tombeaux avaient été pillés, mais, une fois encore, il n'est pas certain que ces tombes soient phéniciennes, la datation que l'on a proposée (milieu du IIe - début du IIIe siècle avant J.-C.), restant hypothétique. On ignore à quelle époque le comptoir phénicien a été fondé, mais il devait être ancien. Sur la route vers l'Ouest, Jijel, coincée entre la montagne et la mer, pratiquement sans débouché vers l'intérieur, offrait, en effet, un gîte facile à défendre aux navigateurs venus d'Orient. Le comptoir, au début modeste, a dû prendre de l'importance au point de devenir une cité convoitée par les princes berbères, puis par les Romains qui, en s'emparant de l'Afrique, vont y fonder une colonie appelée Igilgili (ou Idjildjili) : d'abord relevant de la Maurétanie césarienne, pour être rattachée, sous Dioclétien, à la Maurétanie sétifienne. La ville était reliée par quelques voies à Saldae (Béjaïa), Cirta (Constantine) et Chullu (Al-Qoull). Le port servait à embarquer vers Rome le blé produit dans les hautes plaines sétifiennes et recevait, en période de troubles, les navires de guerre romains. L'importance de Jijel s'affirmera durant la période chrétienne, Jijel devenant le siège d'un évêché.