Procédé n Dans la région de Sidi Ameur, les paysans ressuscitent les anciennes techniques d'irrigation. L'usage du madjen, sorte de bassin de rétention des eaux de surface, enregistre un retour en force dans la commune de Sidi Ameur (M'sila) dont les paysans semblent redécouvrir les vertus. Cette séculaire technique d'irrigation consiste à creuser une fosse de plus d'un mètre de profondeur de forme carrée ou rectangulaire sur un terrain argileux pour éviter l'infiltration des eaux. La poche ainsi réalisée recueille les eaux de ruissellement ou des puits traditionnels et sert à irriguer par un réseau de «seguia» les vergers et champs à proximité desquels elle est creusée. Ce vieux procédé, dont l'utilité temporaire reste avérée, présente, toutefois, nombre d'inconvénients à savoir son extrême vulnérabilité en cas d'intempéries et sa capacité limitée de rétention, notent nombre de paysans de Sidi Ameur. Ces derniers tout en conservant l'idée première y ont apporté certaines améliorations. Ainsi, le madjen n'est plus une fosse, mais une construction rectangulaire en terre mélangée au fin sable de carrière. Le fond et les parois intérieures construits sont recouverts ensuite de tiges d'alfa soigneusement entrelacées. L'étanchéité du tout est assurée par la pose d'un plastique recouvrant tout l'intérieur de l'ouvrage. La surélévation du madjen augmente sa longévité en le protégeant des crues et de l'envasement, soulignent avec fierté les agriculteurs de cette localité. Si les crues sont fortes même un tel bassin peut être endommagé, mais sa réparation sera toujours très facile pour son propriétaire, est-il noté. L'existence de systèmes de pompage permet aujourd'hui le remplissage de ces nouveaux madjens à partir des puits artésiens et autres forages même s'il n'est plus possible de le remplir à partir des eaux de ruissellement. Economiquement intéressant, le coût d'un madjen est 150 fois moins onéreux qu'un bassin en béton armé qui reviendrait à 250 000 DA en moyenne. Ce qui explique, en partie, le penchant pour cette technique ancestrale par les agriculteurs de la région, pour la plupart en butte à des moyens financiers.