Argent Quelques jours après la tripartite, le patronat et l?UGTA commencent à polémiquer sur l?application de la hausse du Snmg. Selon une déclaration à l?ENTV du président de la confédération générale des opérateurs économiques algériens, Habib Yousfi, il est hors de question que cette augmentation s?applique dans les entreprises privées. Ce patron a eu droit à une réponse sèche de Mohamed Lakhdar Bedreddine, secrétaire national chargé des études économiques à l?UGTA, pour lequel c?est la non-représentativité du syndicat dans le secteur privé qui fait retarder l?application de cette décision. Mais le problème ne se pose pas seulement dans les entreprises privées. Interrogés sur la question, certains entrepreneurs publics avouent que cette augmentation de 2000 DA qui prend effet à partir de janvier prochain ne peut être répercutée sur les salaires qu?après des avis donnés par les holdings. En réalité, il s?agit de réviser les conventions de branches et les conventions et accords collectifs signés entre les syndicats et les employeurs. Outre ces questions juridiques, c?est beaucoup plus la santé financière des entreprises publiques et privées qui fait peser les soupçons sur cette augmentation, car les patrons craignent que cette dernière ne puisse alourdir leur trésorerie. Pour Badreddine, tous ces arguments ne sont que des échappatoires, car pour lui et, contrairement à une idée très répandue, toutes les entreprises publiques sont loin d?être déficitaires et peuvent très bien supporter cette hausse. En outre, les travailleurs ne sont pas les seuls à bénéficier de cette augmentation puisque le Trésor public récupère une partie des 40 milliards de dinars prévus à cet effet à travers la fiscalité sur les salaires. Pour sa part, le secrétaire national chargé des conflits sociaux à l?UGTA, Abdelmadjid Bouzidi, a confirmé que l?augmentation concerne tous les travailleurs sans exception, qu?ils évoluent dans le secteur économique public et privé ou dans la Fonction publique. Or, les fonctionnaires ne sont pas régis par des conventions collectives mais par un statut particulier, et il appartient au directeur général de la Fonction publique d?émettre des décrets pour confirmer cette hausse. En outre, le point indiciaire doit être revalorisé avant que le supplément des salaires ne soit inscrit sur la fiche de paie des fonctionnaires. Ces derniers auront des gains nets (après impôt) allant de 1 500 à 500 DA, selon l?échelle de leur classement. Les retraités verront leur pension minimale augmenter de 6 000 à 7 500 DA alors que les moudjahidine percevront 25 000 DA au lieu de 20 000 DA.