L'UGTA et le patronat devraient tenir une réunion demain ou après-demain pour préparer la prochaine tripartite. Annoncée pour le deuxième semestre de cette année, la tripartite devra faire l'objet d'intenses pourparlers entre la centrale syndicale UGTA et les Organisations du patronat privé. Pour l'instant, la date de la rencontre n'est pas encore déterminée entre les deux parties. «Nous devons nous rencontrer demain ou après-demain», a souligné Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes. Même l'ordre du jour de la réunion reste ouvert. On sait seulement que la révision à la hausse du salaire national minimum garanti sera placé au premier plan de ces discussions. Ce thème touche effectivement tous les travailleurs dont le SNMG est actuellement de 12.000 dinars. La question est de savoir si le gouvernement pourrait consentir des mesures d'accompagnement en faveur des entreprises pour pouvoir supporter la prochaine hausse. Aussi, le patronat a grand espoir que les questions liées au développement de la petite et moyenne entreprise puissent aussi faire partie du programme de cette réunion. La réduction des charges est l'une des grandes revendications des opérateurs économiques pour être en mesure d'alléger le poids des prélèvements consentis en faveur de la direction des impôts ou de la Caisse nationale des assurances sociales, selon notre interlocuteur. D'ailleurs, les salaires ne devraient pas constituer un axe de discussion qui relègue au second plan les autres dossiers comme celui relatif à la création et à la sauvegarde de l'emploi, est-il estimé par la même source. Les partenaires sociaux devront disposer d'une vision plus claire sur ces questions dès qu'ils prendront connaissance des détails du nouveau Code du travail en préparation depuis des années au niveau du ministère du Travail. Les patrons sont d'ores et déjà fixés sur une chose: le Code permettra une plus grande flexibilité des contrats de travail. C'est une nouvelle réjouissante pour eux car ils auront une plus grande liberté pour gérer les ressources humaines. D'un autre côté, les syndicats ont à s'attendre à des difficultés croissantes pour faire aboutir leurs revendications dans un contexte de précarité de l'emploi. Le dialogue social sera ainsi de plus en plus difficile. Une approche méthodologique du comportement syndical face aux nouveaux paramètres du dialogue social est nécessaire pour en finir avec les comportements du passé. Patronat et Ugta ont déjà pris les devants en signant des conventions portant sur le respect de la législation du travail mais cet acte n'aura plus cours une fois que la nouvelle loi sera appliquée. De profonds changements remettent en cause le rôle et la place du syndicat et posent le problème du comportement de l'organisation syndicale dans le cadre de la nouvelle organisation économique et du nouveau contexte social. L'Ugta reconnaît qu'elle fait face à une situation inédite. Elle avait pour habitude d'être considérée comme un interlocuteur privilégié de l'Etat dans les relations professionnelles mais elle voit sa base traditionnelle de négociation sur les salaires et les conditions de vie et de travail se rétrécir. La raison en est le désengagement de l'Etat, le chômage et la privatisation ainsi que l'emploi non déclaré. Ce sont autant de dossiers qui ont également une influence sur le comportement du patronat. Ce qui justifie amplement ce genre de rencontres.