L'Ugta n'a pas voulu se prononcer sur le niveau attendu du relèvement du Snmg, mais tous les partenaires de la tripartite sont d'accord sur sa nécessité. Le Pacte économique et social signé en 2006 a été l'un des points inscrits à l'ordre du jour de la tripartite. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a été l'unique membre du gouvernement à s'exprimer sur le sujet en dehors du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le ministre commence par souligner que le pacte a déjà fait l'objet d'une première évaluation en décembre 2008. Il y avait alors un rapport d'étape pour établir un constat sur l'évolution de son application. Le ministre est également revenu sur le contexte dans lequel se déroule cette session. Il rappelle qu'elle intervient une année après l'apparition de la crise économique et financière mondiale. Il n'a pas nié que l'Algérie a été impactée par les répercussions de cette crise. Mais cette situation n'empêche pas, selon le ministre, de procéder à un relèvement du Salaire national minimum garanti. Sans omettre de souligner que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a déjà tranché cette question lors de son discours de campagne en février dernier. La tripartite n'a plus qu'à entériner cette décision. Le ministre ne s'est pas prononcé sur le niveau de relèvement du salaire. Car il appartient, selon lui, à l'Ugta et au patronat d'en décider, en accord avec le gouvernement. Cette augmentation doit permettre à toutes les parties d'en être satisfaites afin que nul ne soit pénalisé, toujours selon le ministre. Il faut prendre en compte à la fois l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs et les exigences économiques nationales. En point de mire de la tripartite, se trouve aussi la nécessité de favoriser un climat des affaires permettant la création de nouveaux postes d'emploi, selon Tayeb Louh. Il ajoute que la tripartite abordera également le bilan et les perspectives du dispositif de facilitation de départ à la retraite avant l'âge légal. Elle examinera aussi le dossier des allocations familiales et des mutuelles sociales. Le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, a également fait une courte déclaration à la presse. Il considère que l'augmentation du Snmg est certes acquise mais qu'il appartient aux partenaires sociaux d'en fixer le plafond. Même le président de la Confédération générale des entreprises algériennes, Habib Yousfi, a estimé que le relèvement du Snmg est une mesure permettant l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Ce n'est d'ailleurs que par ce canal que les travailleurs seront dans la capacité de procéder à l'achat des produits et services offerts sur le marché par les entreprises. Cette 13e session tripartite entre le gouvernement, l'Union générale des travailleurs algériens et le patronat, dont les travaux ont débuté hier à la résidence Djenane El Mithak à Alger, aborde aussi les effets de la loi de finances complémentaire 2009. L'ordre du jour comporte d'autres dossiers comme l'appui aux entreprises locales des secteurs public et privé, comme revendiqué par les opérateurs. C'est en tout cas ce qui est espéré à la veille du lancement du nouveau programme présidentiel quinquennal de plus de 150 milliards de dollars. Les patrons seront également heureux de connaître les intentions du gouvernement en matière de réformes du système bancaire et financier. L'assainissement de l'environnement de l'entreprise et du marché, la lutte contre les activités informelles, l'accompagnement de la promotion de la productivité et la création d'emploi sont les autres dossiers sur lesquels le gouvernement est attendu. Six syndicats patronaux sont présents à la tripartite. Il s'agit de la Confédération générale des entreprises algériennes, la Confédération algérienne du patronat, la Confédération nationale du patronat algérien, l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprise, la Confédération des industriels et producteurs algériens et l'Union des entrepreneurs publics.