La hausse des salaires, avoue le premier responsable de cette organisation, doit faire l'objet de négociations avec le partenaire social. Le président de la Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens (CGEO), M. Habib Yousfi, fait le distinguo entre une révision à la hausse du SNMG et l'augmentation des salaires. Pour lui, l'élévation du salaire minimum garanti est une décision du président de la République à laquelle adhère son organisation. La deuxième augmentation, estime-t-il, est une autre paire de manches qui nécessite des négociations directes avec le partenaire social, en l'occurrence l'UGTA. Celle-ci dépend de la viabilité de l'entreprise qui évolue dans un environnement pollué du projet de vue économique. “Nous sommes obligés de revoir le SNMG parce qu'il est assez bas. De combien ? C'est ce à quoi vont aboutir les discussions avec le plus grand employeur qui est l'Etat au cours de la prochaine tripartite”, explique M. Yousfi. Le président de la CGEO avoue que l'économie nationale est rongée par une gangrène qui se nourrit de la corruption, la spéculation, l'informel… Ce sont autant de questions qui doivent être abordées au cours de la 13e tripartite début décembre prochain. Il y a lieu aussi, ajoute-t-il, de déterminer la place que doit prendre le secteur de la PME/PMI afin de réaliser les objectifs tracés dans le cadre du pacte national économique et social. Parmi les points que soulèverait la CGEOA durant cette rencontre, on note la stratégie que mettront en place les pouvoirs publics pour promouvoir la PME productrice de sorte à l'insérer dans une dynamique. “Il est également intéressant de savoir comment l'Etat prendrait en charge le monde de l'entreprise afin de définir la politique des salaires, l'emploi et la croissance”, affirme Habib Yousfi sur les ondes de la radio Chaîne III. Les 400 000 entreprises recensées en Algérie doivent, en outre, recevoir une vision claire de la part des pouvoirs publics pour qu'elles puissent évoluer. Il faut dégager encore des aides nécessaires aux PME/PMI pour qu'elles arrivent à jouer leur rôle de créatrice de richesses et d'emplois. Le premier dirigeant de cette organisation souligne qu'il ne serait pas judicieux de faire une dichotomie entre l'entreprise publique et privée. Les deux doivent de ce fait bénéficier de la même attention de la part de l'Etat. Tout en acceptant le principe que le patronat prenne à son compte les allocations familiales des travailleurs, la CGEO demande que l'Etat diminue certaines charges imposées à l'entreprise. Selon lui, les visions avec les autres organisations patronales sont, “à quelques exceptions près”, les mêmes. “Mais une chose est certaine, nous sommes tout à fait d'accord pour que cette 13e tripartite ne ressemble plus aux précédentes”, nuance-t-il. M. Yousfi tient à rappeler les principes fondateurs des tripartites, à savoir une négociation entre les trois parties, gouvernement, partenaire social et patronat, sur des questions liées à l'économie et au social.