Hommage n Les premiers martyrs tombés au Champ d'honneur sont les résistants de la Bataille de Staouéli. «En feuilletant les livres d'histoire de nos enfants, on remarque que les premiers actes de résistance rapportés sont ceux de 1832-1835, la bataille de l'Emir Abdelkader. Que s'est-il donc passé de 1830 à 1832 ?» Une question judicieuse qu'a tentée d'élucider Mme Ben Braham, présidente de l'Instance nationale pour la libération des relations algéro-françaises de la culture coloniale, lors d'une conférence-débat organisée, hier, au centre de presse du journal El Moudjahid au siège du quotidien. Revenant longuement sur les véritables raisons qui ont provoqué l'expédition coloniale vers l'Algérie, et les différentes ruses et manipulations stratégiques utilisées par la France de Charles X ainsi que la naïveté et le manque de perspicacité des régents algériens, la conférencière a donné quelques chiffres impressionnants du corps expéditionnaire français. La flotte, qui a quitté le port de Toulon le 25 mai 1830, était composée de 37 000 hommes dont 31 000 fantassins, de 675 bâtiments comprenant 7 bateaux à vapeur, ce qui multiplie le pouvoir de la flotte. Cette armada a connu une débâcle le 13 juin 1830 dans la baie d'Alger. Echaudée par les précédentes expéditions contre la ville aux mille canons, «Alger la blanche», elle fit un détour par Majorque et prit la ville. Le débarquement des troupes sous le commandement de De Bourmont commandant de l'armée française dura du 14 au 19 juin, et s'installa sur les plaines de Staouéli (aujourd'hui la forêt de Bouchaoui). Et c'est là que la résistance héroïque du peuple algérien, venu en nombre de différentes régions du pays pour épauler les 7 000 janissaires (soldats de l'armée du dey) conduits par son gendre l'agha Ibrahim, montra la valeur et le courage de l'esprit du peuple quand il est prêt à défendre son honneur et sa patrie. Selon des statistiques françaises, il y aurait eu 40 000 volontaires venus de Kabylie, de l'Oranie et du Constantinois pour repousser l'envahisseur. La bataille de Staouéli, d'une violence inouïe, a enregistré la mort de 8 025 fantassins de l'armée expéditionnaire et toujours selon des statistiques françaises 515 morts algériens, 2 160 blessés ainsi que 34 officiers et 600 soldats qui ont préféré se donner la mort plutôt que de tomber entre les mains du colonisateur. Depuis, la résistance populaire n'a jamais cessé jusqu'à un certain 5 Juillet 1962. Après le récit des principaux événements et anecdotes liés à la bataille de Staouéli, un long débat a eu lieu sur l'importance et la difficulté de l'écriture de notre histoire, ainsi que le rôle que doivent jouer les autorités pour protéger le patrimoine historique algérien comme la fameuse villa du traité ayant abrité la cérémonie de signature de la reddition par le dey d'Alger.