Peinture La peinture de Baya s?organise autour du personnage de la femme curieusement incarné. L?observateur est d?emblée saisi par la puissance de l?innocence qui s?en dégage. Un geste naïf, ingénu, chargé d?émotion. Il est vrai que l?artiste imprègne chacune de ses peintures de sa sensibilité créatrice en mettant en scène un univers féerique ; un imaginaire abondant de couleurs aux formes saillantes. Baya transfère, d?un geste certes «naïf» mais subtil, son imaginaire sur le tableau, une surface sur laquelle se crée, à mesure que le geste progresse dans son périple, accomplit sa trajectoire, un monde végétal. De cette végétation luxuriante naît Baya, telle qu?elle se voit dans ses rêveries ou encore dans ses songes nocturnes. Par la puissance de son imagination, Baya se métamorphose, renaît autrement sur la toile du tableau. Un monde nouveau l?accueille, l?adopte. Baya fait désormais partie de ce décor créé uniquement de matière végétale. Son personnage apparaît dans une attitude distinguée, élégante ; le visage noble, le regard perçant, élevé ; le sourire discret. Baya naît de cette végétation dans un monde imaginé. L?autre caractéristique qui impressionne notre regard médusé par l?allure, les lignes qui tracent la silhouette de Baya dans son univers pictural, c?est que ce personnage prend des formes animales, s?apparente tantôt à un oiseau, tantôt à un poisson, parfois les deux. Un personnage hybride. L?on parle d?emblée de femme-oiseau ou de femme-poisson. Un être surnaturel comme sorti d?une fable, d?une légende, d?un conte. En ce sens, les peintures de Baya sont un récit fantastique, un conte relatant une histoire pleine de formes, de couleurs et aussi de saveurs exotiques, poussant au rêve, aidant à l?élévation à un autre monde, celui de l?enchantement et du pittoresque, du merveilleux et du magique. Baya crée à l?aide de son imaginaire un monde tel qu?elle le conçoit, un univers construit sur le beau et l?amour. D?ailleurs, Baya cultive le culte du beau et du merveilleux, deux éléments qui alimentent ses peintures et structurent son univers. Ses peintures donnent la drôle d?impression qu?elles se ressemblent, alors que si l?on dirige un regard attentif, examinateur sur chaque tableau, l?on peut aussitôt constater le contraire ; il s?agit simplement d?une sorte d?hallucination, d?un effet d?optique. Les peintures de Baya se ressemblent, mais divergent, telle est l?autre particularité qui les caractérise. Elles diffèrent dans la composition, mais se ressemblent dans l?apparence et l?allure. Le personnage de la femme est un personnage récurrent, il se présente toutefois différemment d?une peinture à l?autre, un personnage idéalisé, sublimé par un imaginaire généreux, un imaginaire dont la capacité consiste à transfigurer l?être, le présenter selon de nouvelles modalités créatrices, esthétiques?