Résumé de la 14e partie n L'Atlantide se serait trouvée au Sahara, à une époque où celui-ci n'était pas encore le désert. L'Atlantide saharienne aurait été dominée, dans sa période la plus primitive, non pas par des rois comme l'écrit Platon, mais par des reines qui, selon la légende, auraient gouverné une grande partie du monde antique. Leur société était matriarcale, le pouvoir étant exercé par les femmes, mais ce matriarcat, contrairement à celui de leurs rivales, les Amazones, était équilibré, les reines berbères n'opprimant pas les hommes. Ces reines auraient été décimées par les Amazones, entrées en guerre contre elles. Diodore de Sicile rapporte que Myrina, la reine des Amazones, opposa aux Libyens une armée de 50 000 guerrières qui rasèrent toutes leurs villes, tuant les hommes et réduisant en esclavage les femmes et les enfants. Certains auteurs pensent aussi que les reines ont été battues par les Garamantes, un peuple saharien ancien qui imposa, aux époques lointaines, le patriarcat. Vaincues, les grandes reines ont disparu, mais des traces de matriarcat subsistent dans quelques populations berbères, notamment les Touareg, dont le système de parenté s'établit par rapport à la mère. Au début du XXe siècle, le romancier français Pierre Benoît a popularisé le personnage d'Antinéa, une grande reine berbère, maîtresse de l'Atlantide. Dans son royaume perdu dans les sables du désert, elle attire les hommes qu'elle séduit, mais une fois lassée d'eux, elle les réduit en momies et les recouvre d'orchicalque, le fameux métal de l'Atlandide. Mais il ne s'agit là que d'un récit inventé par un romancier à l'imagination fertile. En fait, Antinéa est l'Athéna des Anciens dont le nom primitif est Athéna Tritogénéia, appelée ainsi parce qu'elle était originaire de la région du lac Triton, c'est la même que la déesse des Grecs qui reconnaissent d'ailleurs ses origines africaines. D'après les légendes, ce sont les Libyens qui ont introduit dans les pays du Bassin méditerranéen le culte d'Athéna. En Egypte, la déesse, appelée Nît ou Neith, est explicitement associée aux Libyens, appelés Tehenou et qui portent en tatouage son symbole, ainsi que les montre une peinture figurant sur le tombeau de Sethi 1er. La Tanit carthaginoise, dont le nom a une consonance berbère, est la même que l'Athéna libyque. Les Grecs identifiaient également leur déesse avec l'Athéna Tritogénéia : Hérodote, évoquant la déesse, écrit qu'elle est née en Afrique et que c'est dans ce pays qu'on lui prépara l'égide, la fameuse cuirasse dont elle était revêtue et qui est devenue son attribut. A l'époque d'Hérodote (Ve siècle avant J.-C.), le culte d'Athéna était particulièrement vivace dans la petite Syrthe, dans l'actuelle Libye. Deux tribus locales, les Auses et les Machyles, célébraient tous les ans, au bord du lac Triton, un rite de litholobie (combat avec des pierres), dédié à la déesse et pratiqué par des jeunes filles. Déesse guerrière et vierge, Athéna passe aussi pour être une grande civilisatrice, fondatrice et protectrice des villes. Outre Athènes qu'elle aurait fondée et qui porte son nom, elle était la patronne de Sparte, de Mégare et d'Argos où elle avait des temples. A suivre