Résumé de la 10e partie n On a cru, avec la découverte de l'Amérique, avoir enfin retrouvé le continent perdu, évoqué par Platon ; en fait, l'Atlantide restait à découvrir. C'est l'Américain Ignatius Donnely qui va écrire l'ouvrage le plus célèbre sur l'Atlantide. Ancien gouverneur du Minnesota et député au Congrès américain, il n'est ni historien ni explorateur, mais un homme curieux et assoiffé de lecture. Il a lu avec passion Platon et a accordé crédit à son récit. Il croit non seulement que ce qu'il raconte est vrai, mais il pense apporter la preuve de l'existence de l'Atlantide. Son ouvrage, Atlantis, the antediluvian world (L'Atlantide ou le monde antédiluvien), publié en 1882, contient une série d'assertions sur lesquelles, aujourd'hui encore, s'appuient, dans leur argumentation, les partisans de l'existence de l'Atlantide. Ainsi, selon Donnely, l'île d'Atlantide, dont parle Platon, est le vestige d'un continent atlantique situé à l'entrée de la Méditerranée ; elle a fini, elle aussi, par disparaître, victime d'un cataclysme naturel. L'Atlantide est la première région du monde à être passée de la préhistoire à la civilisation, dans le sens de ce mot aujourd'hui. Les Atlantes sont devenus, au fil des siècles, un peuple puissant et leurs bateaux ont sillonné toutes les mers, colonisant et peuplant non seulement le monde ancien, mais aussi l'Amérique, parvenant jusqu'aux golfes du Mexique, du Mississipi et de l'Amazone, parvenant dans la Baltique, la mer Noire et la mer Caspienne, atteignant l'Afrique. La preuve, selon Donnely, est que les récits et les légendes de tous ces pays et continents comportent l'idée d'une terre originelle, prospère et heureuse, mais malheureusement à jamais perdue. Pour Donnely, le jardin d'Eden de la Bible, comme celui des Hespérides ou les Champs Elysées de la mythologie grecque, c'est l'Atlantide. Les dieux de la tradition grecque, phénicienne ou indienne ne sont que les rois et les reines atlantes, porteurs de civilisation et de progrès pour l'humanité. La plus ancienne colonie de l'Atlantide, écrit Donnely, a été fondée en Egypte où s'est développée la première grande civilisation de l'Antiquité. Les Atlantes ont répandu le fer et le bronze dans le monde antique ainsi que l'usage de l'écriture. L'alphabet phénicien, écrit Donnely, duquel dérivent les alphabets grec et latin, serait lui-même issu de l'alphabet des Atlantes. Mieux, selon l'écrivain américain, l'Atlantide est le berceau des peuples indo-européens et sémitiques. En un mot, tout est parti de l'Atlantide, les peuples comme la culture ! Il va de soi, écrit encore Donnely, que l'Atlantide n'a pas péri de la main des dieux, comme le dit Platon, mais d'une catastrophe naturelle, sans doute un gigantesque séisme, suivi d'un terrible raz de marée ou, comme on dirait aujourd'hui, d'un tsunami. Donnely continue : quelques Atlantes ont pu échapper à l'effroyable catastrophe et, à bord de navires, ont porté aux autres nations la nouvelle de la disparition de leur île. Les chroniques puis les légendes ont enregistré l'histoire de l'Atlantide et c'est un de ces récits antiques que Solon a recueilli en Egypte au Ve siècle avant J.-C. et que Platon a transmis dans ses dialogues. A suivre