Le conflit d'un mois entre Israël et le Hezbollah a éclipsé l'offensive israélienne meurtrière dans la bande de Gaza, pourtant quotidiennement visée par des raids et des incursions de l'armée israélienne. Au moins 169 Palestiniens et un militaire israélien ont été tués depuis le 28 juin, date du début de l'opération israélienne «Pluies d'été» destinée à retrouver le soldat israélien capturé trois jours plus tôt par des groupes armés palestiniens, dont la branche armée du parti islamiste Hamas. Depuis le 28 juin, l'armée israélienne a ainsi multiplié raids aériens et incursions terrestres pour mettre fin aux tirs de roquettes artisanales par les organisations armées palestiniennes contre Israël, en vain. Ceux-ci n'ont jamais vraiment cessé et fait une dizaine de blessés israéliens depuis fin juin. Ces actions militaires ont, en revanche, contribué à rendre encore plus aiguë la crise humanitaire dans un territoire palestinien où vivent 1,3 million de personnes, dont de nombreux réfugiés, dans des conditions d'hygiène souvent difficiles. Au point que les Nations unies ont lancé un cri d'alarme face à la «tragédie oubliée» de Gaza, alors que l'attention de la communauté internationale est portée sur le Liban. Car à la pression exercée par les autorités israéliennes s'ajoute la suspension des aides occidentales, qui prive le gouvernement Hamas d'une partie de ses ressources financières. Les autorités israéliennes, qui exigent la libération sans contrepartie de leur soldat, ont lancé une offensive militaire et politique d'envergure contre le Hamas, à la tête du gouvernement palestinien, destinée à paralyser son action. Plusieurs ministres et députés palestiniens ont ainsi été arrêtés malgré la réprobation internationale. Mais pour Hani Habib, journaliste et analyste politique palestinien, cette stratégie israélienne «renforce les extrémistes du côté palestinien», alors que les groupes armés ont toujours indiqué que la question du soldat israélien était «entre leurs mains» et non entre celles des politiques. Pour l'heure, la situation semble toujours bloquée. Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, les Comités de résistance populaire et l'Armée de l'Islam, exigent la libération de prisonniers arabes et palestiniens détenus par Israël en échange du soldat Shalit, ce que rejette catégoriquement Israël.