Le chef de la résistance libanaise refuse, pour l'heure, que ses milices soient désarmées. Pour lui la question ne peut être réglée de façon hâtive et sous pression. Qui défendra le Liban en cas d'attaque, s'est-il interrogé ? Fier de sa victoire, le Hezbollah veut éviter le piège de son désarmement. Le chef du parti a souligné que cette question «doit être réglée par le dialogue entre Libanais», a-t-il souligné à l'intention notamment des ministres de la majorité antisyrienne qui ont affirmé dimanche que le Hezbollah ne voulait pas déposer les armes. Ces ministres «nous demandent de régler cette question, mais celle-ci ne se règle pas de façon hâtive. Je leur conseille de ne pas recourir aux provocations, car la plus grande armée (Israël) a été incapable de désarmer le Hezbollah», a-t-il lancé. La résolution 1701 du Conseil de sécurité prévoit le désarmement du Hezbollah après le déploiement de l'armée libanaise jusqu'à la frontière. Le gouvernement libanais envisage d'envoyer 15 000 soldats au Liban Sud, épaulés par une force de 15 000 Casques bleus. Mais le chef du Hezbollah a mis en doute leur capacité à défendre le Liban. «L'armée pourra-t-elle se battre si une guerre est imposée au Liban, et une force intérimaire des Nations unies pour le Liban pourra-t-elle défendre le Liban ?», s'est-il demandé. «Cette question concerne l'avenir du pays, elle ne doit pas être traitée à la légère, c'est une question complexe», a-t-il dit. Nasrallah, après sa résistance historique face à l'une des armées les plus redoutées dans le monde, n'a pas raté l'occasion pour revendiquer une «victoire stratégique et historique pour tout le Liban et la résistance». «Il s'agit d'une victoire stratégique et historique pour le Liban, tout le Liban, pour la résistance, et pour l'oumma, toute l'oumma», a-t-il affirmé sur la chaîne de télévision du Hezbollah, al-Manar. Evoquant enfin la situation des dizaines de milliers de déplacés, Hassan Nasrallah a pris les devants de l'Etat en leur promettant d'indemniser «dès demain» ceux dont les habitations ont été détruites pour leur permettre de les reconstruire ou de les aider à payer leur loyer pendant un an. Evoquant l'ampleur des destructions après 34 jours de guerre totale avec Israël, il a chiffré à 15 000 les logements détruits. «Ne vous inquiétez pas», a-t-il dit. «Nous vous aiderons, nous nous entraiderons, nous n'attendrons pas le gouvernement qui aura besoin de temps» pour réagir, a lancé le chef du Hezbollah. L'intervention du chef du Hezbollah a été accueillie par des tirs de joie à l'arme automatique dans les rues de Beyrouth et de sa banlieue ainsi que dans d'autres régions où domine le Parti de la résistance.