Résumé de la 120e partie n Tard dans la soirée, Pat reçoit la visite de Sam Kingsley. Le sujet de conversation est, bien entendu, Abigail Jennings. Sam lui avoue qu'il est resté à sa soirée après le départ des autres invités. Le regard de Pat se posa sur le carton dissimulé sous la table. Elle hésita, puis renonça à montrer la poupée Raggedy Ann à Sam. Elle ne voulait pas l'inquiéter davantage. «Non, il n'a pas rappelé. — J'en suis heureux.» Il termina son cognac et posa le verre sur la table. «Je vais rentrer. La journée a été longue et vous devez être morte de fatigue.» C'était l'occasion qu'elle attendait. «Sam, ce soir, en revenant de chez le sénateur, j'ai beaucoup réfléchi. Voulez-vous que je vous fasse part de mes pensées ? — Certainement. — Je suis venue à Washington avec trois buts précis et peu réalistes en tête. J'allais faire un reportage digne de remporter un Emmy sur une femme merveilleuse et admirable. J'allais trouver une explication à l'acte commis par mon père contre ma mère. Enfin, j'allais vous revoir et ce seraient les retrouvailles du siècle. Eh bien, aucun de ces trois objectifs n'a abouti comme je l'espérais. Abigail Jennings est un personnage politique de premier plan et un dirigeant sérieux, mais elle n'est pas sympathique. On m'a entraînée dans cette émission parce que mes idées préconçues sur Abigail convenaient à Luther Pelham et que ma réputation dans la profession rendait crédible un reportage qui est avant tout une opération de relations publiques. Trop de choses ne concordent pas entre elles au sujet de cette femme, et cela me fait peur. «Par ailleurs, je suis restée suffisamment longtemps ici pour apprendre que ma mère n'était pas une sainte, comme on m'avait incitée à le croire, et qu'elle a sans doute harcelé mon père jusqu'à le conduire à une sorte de folie passagère cette nuit-là. Ce n'est pas toute l'histoire — pas encore, mais Je n'en suis pas loin. «Et quant à nous, Sam, je vous dois des excuses. J'ai été bien naïve de croire que je représentais davantage pour vous qu'une amourette de passage. Que vous ne m'ayez jamais téléphoné après la mort de Janice aurait dû me le faire comprendre, mais je suppose que je suis lente à la détente. Vous pouvez cesser de vous inquiéter à partir de maintenant. Je ne vous embarrasserai plus avec d'autres déclarations d'amour. Il est clair qu'il existe quelque chose entre Abigail Jennings et vous. — Il n'y a rien entre Abigail et moi ! — Mais si. Peut-être ne le savez-vous pas, mais c'est évident. Abigail vous veut, Sam. Un borgne s'en apercevrait. Et vous n'avez pas écourté brusquement vos vacances et traversé tout le pays à sa demande sans raison. Ne vous forcez pas à prendre des gants pour me laisser tomber franchement, Sam, tous ces discours pour expliquer votre lassitude et votre incapacité à prendre des décisions vous conviennent mal. Ce n'est plus la peine à présent. (à suivre...)