Résumé de la 74e partie n Sam Kingsley emmène Pat à la Maison-Blanche. Il lui présente l'attaché de presse du Président et son épouse, puis le Président lui-même. Pat est séduite par la Première Dame des Etats-Unis. Sentir la ferme poignée de main de l'homme le plus puissant du monde procurait une émotion réelle. «Ce sont des gens bien, fit remarquer Sam en acceptant la coupe de champagne qu'on leur offrait. Et le Président s'est montré énergique. On a peine à croire qu'il arrive au bout de son second mandat. Il est jeune, pas encore soixante ans. Il sera intéressant de voir ce qu'il va faire du reste de sa vie.» Pat observait la Première Dame des Etats-Unis. «J'aimerais faire une émission sur elle. Elle a l'air bien dans sa peau. — Son père était ambassadeur en Angleterre ; son grand-père vice-président. Des générations de bonne éducation et d'argent sur fond de carrière diplomatique sont un bon moyen d'inculquer la confiance en soi, Pat.» Dans la salle à manger officielle, les tables étaient dressées avec un service en porcelaine de Limoges à entrelacs verts et filet d'or. Des nappes et serviettes en damassé vert clair et des surtouts en cristal garnis de roses rouges et de fougères apportaient la touche finale. «Désolés que nous ne soyons pas ensemble, fit remarquer Sam, mais vous paraissez avoir une bonne table. Et regardez, je vous prie, où est placée Abigail.» Abigail était à la table présidentielle, entre le Président et l'invité d'honneur, le Premier ministre canadien. «J'aimerais avoir un appareil photo», murmura Pat. Elle jeta un regard sur le menu : aspic de saumon, suprême de chapon flambé au cognac, riz sauvage. Elle avait pour voisin le chef d'état-major des armées. A sa table se trouvaient également un président d'université, un auteur dramatique lauréat du prix Pulitzer, un archevêque et le directeur du Lincoln Center. Elle chercha Sam du regard. Il était à la table du Président, en face du sénateur Jennings. Ils se souriaient. Avec un pincement au cœur, Pat détourna les yeux. Vers la fin du dîner, le Président invita l'assistance à avoir une pensée pour le vice-président, gravement malade. Il ajouta : «Plus d'un parmi nous l'a constaté, il a travaillé sans répit quatorze heures par jour, sans égard pour sa santé.» L'hommage terminé, il ne faisait plus aucun doute pour personne que le vice-président ne reprendrait jamais ses fonctions. En se rasseyant, le Président sourit à Abigail. Il y avait une sorte de bénédiction officielle dans son regard. «Eh bien, vous êtes-vous bien amusée ? demanda Sam en raccompagnant Pat chez elle. Vous sembliez intéresser particulièrement cet auteur dramatique à votre table. Vous avez dansé trois ou quatre fois avec lui, si je ne me trompe ? — Lorsque vous dansiez avec le sénateur. Sam, n'était-ce pas un honneur pour vous d'être placé à la table du Président ? — C'est toujours un honneur d'être assis à sa table.» (à suivre...)