Djazaïr 2003, une année de l?Algérie en France semblait pour les jeunes artistes une occasion, voire une aubaine pour sortir de l?anonymat, puisque pareil événement se devait d?impliquer un large éventail de représentants de la culture et de l?art algérien, qu?ils fassent partie de la jeune ou de la vieille génération. Il se trouve, cependant, que cela n?a pas été le cas pour la plupart d?entre eux. «Ce sont toujours les anciens qu?on présente lors des manifestations culturelles, des rencontres artistiques, ou encore des festivals. Pis, parfois, ce sont des personnes qui n?ont rien à voir avec la culture et la création artistique qui sont mises en avant et médiatisées», confie Hichem, membre d?une formation musicale. Réda Kheznadji, chef de ch?ur de la chorale Amel El-Djazaïr, dit : «Pendant les années noires, alors que les artistes ont quitté, fui le pays, nous, les jeunes artistes sommes restés et avons défié la menace terroriste, en donnant des spectacles ; et pendant l?Année de l?Algérie en France, nous avons été écartés ; ce sont soit les anciens, soit les artistes qui résident en France, qui ont été sollicités pour y participer. Djazaïr 2003 est une année des «Algériens de France en France.» Effectivement, de nombreux jeunes artistes se plaignent d?être marginalisés, mis hors du coup, contrairement à leurs aînés qui, pour leur majorité, n?ont rien produit depuis plusieurs années, et se trouvent au devant de la scène. «Nous qui créons et travaillons dur, nous n?avons jamais été sollicités par les institutions concernées», confie Hichem. De nombreux artistes au talent certain ont, en effet, déposé des demandes de participation au niveau du Commissariat de l?Année de l?Algérie en France, mais n?ont cependant pas eu de suite. «La raison, on l?ignore, c?est peut-être parce que l?ancienne génération a peur des jeunes, a peur qu?ils prennent leur place? !? Pareil pour les pouvoirs publics, qui voient en l?artiste une menace», conclut-il. Ce même schéma se reproduit au niveau de toutes les institutions culturelles. La jeune création souffre de cette discrimination.