Djazaïr Djazaïr 2003 en France touche bientôt à sa fin. Comme pour l?ouverture, un événement musical marquera la clôture de cette manifestation culturelle de grande envergure. Le gala artistique, qui aura lieu le 31 décembre à Bercy et auquel de nombreux artistes prendront part, suscite quelques polémiques. «Nous étions programmés, c?est vers la fin du mois d?août que nous avons été contactés par le commissariat de l?Année de l?Algérie en France afin d?assurer la soirée de clôture prévue le 31 décembre. Il était prévu qu?on aille en France le 24 décembre. On a donc commencé, avant le ramadan, les répétitions avec les frères Guechoud qui devaient assurer les arrangements. Il était également prévu, qu?on fasse un duo avec la diva de la chanson raï cheikha Rimiti. Le 7 novembre, le chargé de la programmation auprès du Commissariat nous a appelés pour nous dire de venir le lendemain signer notre contrat. Malheureusement, et à notre grande surprise, on a reçu, le jour même, le 8 novembre, un appel de la même institution nous disant que nous ne faisions plus partie de la liste», déclare Samir du groupe Triana d?Alger. Le groupe Triana d?Alger ?comme d?autres artistes tels que Boualem Chaker, Nadia Baroud, cheikha Rimiti ? n?a pas été retenu pour animer la soirée de clôture, parce que la programmation a été tout bonnement enlevée à Abdelhamid Bouhrour et confiée à Salah Bekka. Sachant que ce dernier est le manager de Baâziz, de Aït Menguellet, de Karima, de Massa Bouchafa?, ce dernier (Salah Bekka) a, selon une source proche du Commissariat, programmé, entre autres, ceux qu?il a l?habitude de produire. Même Zahouania, qui ne se fait plus produire par Bekka, ne figure pas sur la liste. Cette manifestation culturelle, qu?est l?Année de l?Algérie en France, devait faire participer et, du coup, faire connaître tous les artistes algériens, toutes générations confondues et, en conséquence, représenter l?Algérie dans sa diversité, dans son immensité et dans sa pluralité culturelle. «Aucun artiste faisant partie de la nouvelle génération n?a eu l?opportunité, un droit revenant à chaque artiste, de participer, donc de représenter l?Algérie, à l?étranger lors de Djazaïr 2003», déclare à nouveau Samir. Et d?ajouter : «Ce sont toujours les mêmes, ceux qui adhèrent au système, qui s?inscrivent dans le circuit officiel, qui sont propulsés au devant de la scène.» «Qu?on ne s?étonne pas si des jeunes artistes préfèrent aller exercer leur art, vivre leur passion ailleurs que dans leur pays», reprend-il Réda Khaznadji, chef de ch?ur de la chorale polyphonique Amel El-Djazaïr, s?adresse aux pouvoirs publics, notamment aux initiateurs de Djazaïr 2003, et à toutes les institutions culturelles en ces termes : «Est-ce que les jeunes artistes ont eu le droit de participer à l?Année de l?Algérie en France, car le constat nous laisse dire que Djazaïr 2003 est une affaire privée, réservée à une nomenclature restreinte d?artistes, ceux des années 1970, mais pas pour les jeunes, en dépit de leur talent, et malgré le fait qu?ils aient préféré rester dans leur pays, alors que les autres le quittaient, lors de la période noire, sous prétexte d?une menace terroriste. La question que nous, jeunes artistes, posons est : quelle est notre place dans ce pays ? L?Année de l?Algérie en France a-t-elle été organisée dans l?intérêt culturel d?une Algérie plurielle afin de la représenter dans sa richesse et sa diversité culturelle, ou bien, répond-elle à des intérêts personnels dans un contexte politique bien défini ?».