Réalité Le design algérien existe, mais son émergence se fait au petit trot. En matière d?arts plastiques, les artistes algériens ne recourent qu?à un seul mode d?expression, à savoir la peinture. Celle-ci occupe, en effet, une place prépondérante. Les autres formes d?énonciation (sculpture, dessin, installation ou encore design) sont plutôt rares, pour ne pas dire inexistantes. En fait, rares, voire très rares sont ceux qui pratiquent ce genre d?art. En matière de design, il n?y a pas de culture, disons d?histoire en ce sens. Serait-ce par manque de volonté ? Car cela demande beaucoup de moyens techniques, matériels et financiers. La plupart des artistes préfèrent vaquer à des occupations plus commodes, dont la peinture. Toutefois, l?on peut dépister, çà et là, de jeunes talents qui, dans leur coin, pensent, cogitent, imaginent et créent. Auparavant, le design en tant que pratique n?existait quasiment pas ; mais depuis 2003, notamment avec «Djazaïr 2003, une Année de l?Algérie en France», cet art, partie intégrante des arts plastiques, commence à émerger progressivement. Les designers algériens se sont révélés et ont fait connaître et valoir leur mérite. En Algérie, il y a eu deux expositions : la première au palais de la culture (2003), et la seconde à la salle Frantz-Fanon de Riadh el-Feth (2004). Pour la première fois, l?Algérie participe à la Biennale de Saint-Etienne (France), une rencontre qui est à sa quatrième édition et qui accueille une quinzaine de designers algériens. Ce rendez-vous culturel, qui se tient depuis le 6 novembre, constitue une opportunité d?une grande importance pour nos artistes. Effectivement, cette rencontre internationale, qui voit la participation de 1 400 designers venus de 82 pays a pour objectif primordial de promouvoir l?art du design et ensuite d?aider de jeunes talents à émerger et à se faire connaître comme des créateurs, faisant ainsi valoir leur travail, leur mode d?expression et leur esprit créatif. A cette occasion, les designers pourront faire des rencontres multiples, entrer en contact avec de nombreux opérateurs (industriels, responsables d?entreprises et autres acteurs) en mesure de financer leur travail et de commercialiser leurs produits. La participation de l?Algérie à cette Biennale traduit une volonté d?intégrer les designers algériens à des rendez-vous internationaux. De la Biennale de Saint-Etienne naîtra une exposition placée sous le générique «Design made in Africa», une exposition itinérante à laquelle prendront part 31 artistes venus de quatorze pays. L?Algérie en fait partie avec quatre designers qui travailleront à la réalisation d?une ?uvre avec les matériaux, les techniques et les moyens locaux. Une fois leur travail terminé, les acteurs de cette exposition sillonneront le monde ? notamment la France et l?Afrique ? jusqu?en 2006. Ils iront à la rencontre d?autres destinations et d?autres cultures, promouvant ainsi le design africain dans sa diversité. La Biennale de Saint-Etienne, comme ce fut le cas lors de «Djazaïr 2003», est pour les artistes algériens une réflexion sur le design, sur sa place en Algérie, et aussi une occasion de voir ce qui se fait ailleurs et approfondir leurs connaissances.