Résumé de la 6e partie n Kenza finit par dire à Hakim qu'elle ne peut pas l'épouser avant deux ans ou plus, le temps de préparer son magistère. Le jeune homme lui dit qu'il l'attendra. Il aurait mieux fait de lui dire : «Puisque tu me poses cette condition, je suis au regret de te dire que je ne peux pas t'attendre !» Elle aurait même aimé qu'il la soumette à un chantage : «Ou tu m'épouses maintenant ou on se sépare !», elle aurait eu au moins une raison valable de rompre avec lui. Mais non, lui, tout bête et tout soumis à son diktat, lui a dit : «Je t'attendrai !» Bête, Hakim ? Elle fond en larmes. Non, plutôt amoureux... Il l'attendra non pas deux ou trois ans mais dix ans, vingt ans. Parce qu'il l'aime, lui, parce qu'il lui est fidèle ! Ce n'est pas comme elle qui le laisse tomber pour garder sa famille. Non, elle ne le laisse pas tomber, elle se sacrifie ! Parce que, elle aussi, elle aime Hakim ! Elle voudrait mourir, elle voudrait disparaître, ainsi, tout en gardant intacts les liens familiaux, elle n'aurait pas à trahir celui qu'elle aime, elle lui resterait fidèle... Ne dit-on pas fidèle jusqu'à la mort ? Hakim... Douceur du nom de l'aimé, de sa voix, de sa présence... Jamais, jamais, elle n'aura les mêmes sentiments pour son cousin, jamais elle ne l'aimera, jamais elle ne le regardera dans les yeux... Elle a brusquement horreur de ce cousin qui, elle le sait bien, ne lui a jamais fait de mal... Ce mariage, elle en est sûre, ce n'est pas lui qui l'a voulu, mais son oncle. Elle a soudain une idée : et si elle allait trouver son cousin pour tout lui raconter ? Elle lui dirait qu'elle le trouve très gentil, mais qu'elle en aime un autre et qu'elle le supplie de ne pas la forcer à l'épouser. Elle lui dira qu'il n'aura pas de la peine, riche comme il est, à trouver l'épouse qu'il voudra. «Moi, s'il te plaît, laisse-moi vivre ma vie, avec l'homme que j'aime !» Elle lui parlera de Hakim, elle lui dira quel garçon merveilleux il est, elle lui parlera de leur amitié, de leurs projets... Il n'est pas riche comme lui, Hakim, mais il a la beauté du corps et celle de l'âme, il a la générosité de la jeunesse et l'intelligence. «J'irai vivre chez lui, dans son patelin, loin d'ici ! Ni toi ni ton père n'entendrez plus parler de moi !» Mais Samir accepterait-il ce discours ? Tolérerait-il que sa cousine lui préfère un autre ? Il irait certainement trouver son père et lui raconterait tout. Son oncle ne voudrait plus d'elle pour son fils et ce serait encore la rupture tant redoutée... «Je suis perdue !», se dit-elle. Elle est perdue, en effet, elle ne peut attendre d'aide de personne... La mort... Elle y pense fort, mais c'est là aussi une idée qu'elle abandonne : elle est croyante et elle ne voudrait pas se damner. Alors, la jeune fille, dans un élan de ferveur, appelle Dieu à son secours. «Mon Dieu, ne les laisse pas briser ma vie !» Elle pleure longuement et finit par se calmer, prête à subir son destin. Un destin qu'elle pressent terrible... (à suivre...)