La décision du Président est très attendue pour trancher cette question qui alimente les débats politiques et fait même parfois l'objet de surenchères. Il faut dire que la question est d'une grande sensibilité politique en ce sens qu'elle engage l'avenir du pays. Les plus hautes autorités semblent la prendre avec des pincettes. Aucun membre du gouvernement n'a donné un avis, ne serait-ce que personnel, là-dessus. Pas même Noureddine Yazid Zerhouni. Interrogé à ce propos par nos confrères de la Chaîne I de la Radio nationale en marge de la visite qu'il a effectuée, avant-hier, dimanche, à la cité des Bananiers, à Mohammadia, qu'il a baptisée du nom du chahid Mokhtar Zerhouni, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales s'est refusé à toute déclaration. Il a néanmoins affirmé que des résultats «positifs» ont été réalisés «grâce à la réconciliation nationale qui a permis la reddition, jusqu' à présent, de 250 à 300 terroristes pour bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Faut-il comprendre par là que le délai de la Charte sera prorogé dans la mesure où les résultats ont été positifs ? Rien n'est moins sûr, quand on sait que les trois partis de l'Alliance présidentielle, à savoir le FLN, le RND et le MSP, ont publiquement affiché leur opposition à cette éventualité. Une opposition qu'a réitérée, hier, lundi, le président du MSP, Boudjerra Soltani, en marge de la cérémonie d'ouverture de la 6e Université d'été du parti qui se déroule à l'Université M'hammed-Bouguerra, à Boumerdès. Le MSP «s'oppose à la prorogation du délai de la mise en application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale», dira-t-il en substance, tout en précisant qu'il ne faut pas pour autant «fermer la porte de la rahma». Une chose est sûre en tout cas, il appartient au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de trancher cette question. Mais que décidera-t-il ? Au vu des difficultés rencontrées sur le terrain par les personnes concernées par les dispositions contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation, d'aucuns estiment que le Président de la République n'hésitera pas à donner «une nouvelle chance à la paix», pour reprendre l'expression des partisans de cette option. Mais à voir le déploiement de l'ANP dans certaines régions du pays à l'approche de la date du 28 août, il n'est pas certain que les choses se passeraient ainsi…