D'aucuns s'attendent à ce que le président marque, à sa manière, son retour en prenant les mesures, mûries et réfléchies, à même de remettre la locomotive Algérie sur les rails. Abdelaziz Bouteflika est appelé à booster la vie politique nationale et à donner les suites à son projet politique de réconciliation nationale à l'occasion de la rentrée sociale. Le retour du président de la République sur la scène politique est annoncé pour le début de cette semaine, à l'occasion de la tenue du conseil des ministres prévu pour la journée de dimanche. La rentrée politique a été déjà donnée par la réunion de l'Exécutif, mardi dernier, sous la présidence de Abdelaziz Belkhadem, qui a eu à examiner et à endosser plusieurs projets de loi et de décrets présidentiels dont la nouvelle loi de finances pour l'année 2007. Un come-back du président de la République est très attendu, tant par les citoyens que par la classe politique. D'aucun s'attendent à ce que le président marque, à sa manière, son retour en prenant les mesures, mûries et réfléchies, à même de remettre la locomotive Algérie sur les rails. Cette rentrée coïncide avec la fin d'échéances politiques importantes, l'annonce d'autres et, surtout, arrive au milieu d'une campagne intense, centrée sur le thème de la réconciliation. Il faut bien le reconnaître, le retrait de Abdelaziz Bouteflika durant l'été, a donné lieu, à l'irruption d'un débat politique et idéologique partisan qui a replacé le pays dans un contexte qui fait rappeler, au peuple algérien, les errements du passé. Comme si certains cercles et microcosmes politiques étaient dérangés par la nouvelle voie de sortie de crise tracée par la nouvelle direction politique du pays. Des résistances aux changements subsistent encore. La fin de la période de grâce accordée par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale aura été l'alibi choisi pour cette montée en puissance de voix contradictoires, se donnant en spectacle devant des citoyens plus enclins à jeter un clin d'oeil furtif aux étals des marchés à l'approche du mois sacré de Ramadhan que de tendre l'oreille à des discours recyclés. A vrai dire, il y a comme une volonté de voir l'Algérie tourner en rond. Indéfiniment. La tâche ne s'annonce, donc pas facile pour le premier magistrat du pays qui fera face à un calendrier politique chargé d'échéances déjà arrêtées. Décisives pour l'avenir du pays. L'année 2007 est charnière. Elle sera marquée par les deux rendez-vous électoraux inscrits dans la feuille de route de l'Exécutif, à savoir les législatives et les communales. Mais avant d'en arriver là, le président de la République est appelé à donner des suites à son projet politique de réconciliation nationale. Ce dernier bute sur la question des délais impartis par la charte, rattrapé par les limites temporelles fixées devenues force de loi. Le bilan des résultats enregistrés, pendant six mois d'application des dispositions de cette Charte, fait par les observateurs politiques de la scène nationale, ne prête pas à l'optimisme. Les activistes armés sont encore, en majorité, dans les maquis. Les icônes du parti dissous ne sont pas de retour comme promis. La situation sécuritaire semble figée et, parfois même, rythmée par le fracas des actes terroristes qui sévissent encore dans plusieurs coins du pays. Le vide politique enregistré cet été, caractérisé par la désertion des acteurs habituels de la scène, n'a enregistré que de timides conclaves des partis de l'Alliance dans le cadre des universités d'été. Abdelaziz Bouteflika est appelé, donc à, continuer l'oeuvre de redressement du pays entamée lors de son premier mandat. Il est attendu pour se prononcer sur diverses questions pour donner une meilleure visibilité à cette carte politique qui n'a pas encore terminé sa phase de recomposition. L'orientation à donner au projet d'amendement de la Constitution, la suite du dossier de la réconciliation, la liste des hommes qui seront appelés à concrétiser le programme de développement et de relance économique, et surtout la réponse à apporter aux spéculations des uns et des autres sur le nouveau paysage politique. Une question déjà tranchée par lui même revient sur le devant de la scène. Il s'agit de cette revendication de la mouvance islamiste de remettre sur selle le FIS. Là aussi le président de la République est appelé, pour une énième fois, à se prononcer. Le recours à un autre référendum pour clore définitivement le dossier n'est pas à exclure. Sûr de l'appui que les Algériens lui ont témoigné, à plusieurs reprises, Abdelaziz Bouteflika peut être tenté par le recours à la vox populi pour asseoir solidement son projet politique. Tout porte à croire qu'il attendra encore pour prendre les grandes décisions qui engageront l'avenir de la nation. Le temps de remettre de l'ordre dans les institutions de l'Etat, de trancher de manière claire sur le modele de gouvernance à adopter et de choisir le personnel qualifié pour mener l'Algérie à bon port. Sur le plan économique, la machine lancée pour rattraper le temps perdu tourne au ralenti. Les chantiers ronronnent et les réformes introduites ne semblent pas fouetter la relance prévue. Même si les réserves de change gonflent sans cesse. L'embellie financière aura, au moins, servi à effacer les dettes contractées, véritables stigmates de la gestion anarchique des décennies précédentes. Pour dégripper, un tant soit peu, la mécanique, la nouvelle loi de finances prévoit de baisser la pression fiscale. Constatant une certaine paralysie dans le milieu du commerce et des investissements, cette première mesure n'est qu'une timide tentative d'aborder le dossier lourd de la fiscalité que certains observateurs considèrent comme la source du blocage de l'investissement. Le fisc, tout le monde le sait, ne profite ni à l'Etat, ni à l'investisseur. Il est source d'enrichissement illicite et de corruption à grande échelle.