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«L'alliance est une société par actions»
BOUGUERRA SOLTANI À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 17 - 06 - 2004

Bouguerra Soltani, le président du MSP, développe dans cet entretien un discours nouveau tout à fait différent de ce qu'on a l'habitude d'entendre de la part de ce parti. Il reconnaît notamment que l'alliance est un moyen plus qu'un objectif pour cette formation. Il approuve les réformes de l'école, la révision du code de la famille, et estime que le moment est venu pour la levée de l'état d'urgence. L'orateur insinue aussi qu'il est le mieux placé pour présider l'APN.
L'Expression : Le MSP s'est retiré du groupe des 10+1 pour intégrer ensuite l'alliance stratégique. En l'espace de quelques semaines, le parti s'est projeté dans deux univers politiques diamétralement opposés, donnant l'image d'une formation qui se perd ou se recherche. Certains observateurs vous accusent, cependant, d'entrisme.
Bouguerra Soltani : Le conseil consultatif du MSP, réuni le 9 janvier, a estimé que le parti n'avait aucun intérêt à s'accrocher à une démarche qui manquait de sérieux et de persévérance. Au 10+1 tout était flou, rien n'était sûr. On ignorait si le groupe comptait présenter un seul candidat ou un seul programme à la présidentielle. Les 10 menaient une campagne contre le président, ce qui va à contre-courant de nos principes. Après cinq rencontres, nous n'avons rien ressenti de palpable dans cette initiative. Deux réunions avec le président ont suffi pour trancher notre position. Cependant, je rejette catégoriquement les lectures politiques qui parlent d'entrisme. Ce n'est ni Benflis qui nous a guidés au groupe des 10 ni les assurances de Bouteflika, quant à ses chances de remporter la course à la présidentielle, qui ont motivé la décision du conseil consultatif. En tous cas, les résultats de la présidentielle du 8 avril nous ont donné raison. Le parti a fait le bon choix. Il s'en est sorti gagnant. Le MSP est aujourd'hui présent, il est fort et prêt à continuer.
Qu'attendez—vous exactement de cette alliance? Est -elle un moyen pour le parti de s'imposer sur la scène politique après une longue traversée du désert, prolongée par la mort de Cheikh Mahfoud Nahnah?
Cette alliance va bien sûr servir le parti. Nous n'avons pas rejoint l'alliance pour faire de la figuration. Mais l'heure de la récolte n'est pas encore arrivée, parce que le fruit n'a pas mûri. Il ne faut pas perdre de vue que ce nouveau pôle politique n'a que quatre mois d'existence. Nous ne sommes pas impatients, et attendons sagement notre tour. Et nous tenons à cette part, qui est le fruit de notre combat pour la paix et la prospérité, sans toutefois avoir la prétention de monopoliser le mouvement.
Au MSP, nous percevons l'alliance comme une société par actions. Les taux d'intérêts dépendront du capital engagé par chacun des actionnaires. Nous avons misé sur un capital qui est, j'estime, moins important que le FLN et le RND qui étaient présents fortement sur le terrain.
Par ailleurs, nous avons conclu une alliance stratégique, qui dépasse un quelconque cadre conjoncturel. Une stratégie à long terme. Ses objectifs principaux étant de sauver l'Algérie du danger et de faire bloc contre les surenchères politiques au nom de l'intérêt national. Des objectifs qu'aucun parti seul, ne pouvait réaliser. Les politiques en Algérie doivent comprendre qu'il n'y a de place, dorénavant, que pour les pôles politiques lourds.
Etes-vous en mesure d'accepter la candidature de nouveaux «actionnaires» dans «la société» de l'alliance stratégique?
Ce n'est pas écarté, nous recevons régulièrement des dossiers émanant de partis politiques. Ces derniers sont à l'étude au niveau de la commission chargée de cette question, l'alliance. Il est évident que toutes les candidatures ne seront pas acceptées, nous n'allons pas toutes les refuser aussi. Il faut savoir que c'est un aspect très complexe dans le processus de l'alliance stratégique, dans la mesure où les trois partis meneurs de ce mouvement ont relevé le plus important des défis qui est le soutien au président Bouteflika. Il faut qu'on ait la certitude que l'objectif des postulants n'est pas de récupérer les dividendes du scrutin du 8 avril.
Les observateurs misent sur l'échec de l'alliance stratégique, arguant le fait qu'elle regroupe des courants politiques contradictoires. Le code de la famille, la réforme de l'école sont les principales questions qui divisent le groupe. Le MSP sera-t-il en mesure de convaincre ses alliés d'aujourd'hui de ses thèses, ou comptez-vous recaler vos positions au second plan sous prétexte qu'il y a d'autres priorités comme c'était le cas pour la levée de l'état d'urgence?
Sur ce volet, je suis très optimiste dans la mesure où la vision semble très cohérente, même sur les dossiers qui constituaient, dans un passé récent, une source de divergences comme la réforme de l'école, le code de la famille, etc. Après avoir lu le contenu de ces réformes, nous avons constaté qu'elles respectaient les principes défendus par le MSP, lequel prône l'enrichissement dans le respect de nos principes musulmans et nos constantes nationales.
Autre point fort de cette alliance, c'est le fait qu'elle travaille autour d'un programme tracé par le président Bouteflika, autrement dit, c'est le guide de l'alliance.
Maintenant, cohérence ne veut pas dire fusion. L'alliance n'est pas un bloc mais un pôle de trois courants politiques qui se sont mis d'accord dans le pacte signé le 19 janvier dernier sur neuf objectifs et 11 principes. Chaque parti, en dehors de ces points, préserve son indépendance entière, en matière d'expression et de position.
Avez—vous l'intention de retirer votre proposition sur la levée de l'état d'urgence, déposée depuis plus de quatorze mois sur le bureau de l'APN, sachant que selon vos déclarations, la réconciliation nationale est aujourd'hui la «mère des priorités»?
Nous n'avons pas l'intention de retirer notre proposition, parce que nous avons le sentiment que le moment est venu pour la levée de cette loi. L'argument sécuritaire, évoqué par le gouvernement ne tient plus la route. Et ce, en se référant aux affirmations des autorités politiques évoquant dans leurs discours, l'amélioration de la situation sécuritaire dans le pays. Le MSP va essayer de convaincre le RND et le FLN de cette position, dans le cas contraire, cela ne va pas entraver notre travail au sein de l'alliance parce que ce point ne figure pas parmi les articles de l'accord signé le 19 janvier. Par contre, nous sommes prêts à réviser cette position dans le seul cas où une instance officielle prouve, par des détails et des chiffres, que la levée de l'état d'urgence constituerait un danger ou une catastrophe pour le pays...
Mais cela a été évoqué par deux hommes de l'Etat qui représentent des canaux officiels, en l'occurrence MM. Ahmed Ouyahia et Yazid Zerhouni, respectivement, chef du gouvernement et ministre de l'Intérieur.
M. Ouyahia a développé un discours politique, ce n'est pas ce qui nous intéresse au MSP. Quant à M. Yazid Zerhouni, nous l'invitons à défendre sa position devant la commission de la défense de l'APN, nous le mettons en garde contre le fait que le MSP n'acceptera pas la langue de bois. Nous ne sommes pas en train de faire de la surenchère avec cette loi, mais nous n'acceptons
pas, aussi, le flou qui caractérise ce dossier.
Le chef du gouvernement, qui est aussi président du RND ne semble pas partager votre opinion par rapport à la mise en oeuvre de mécanismes pour la réconciliation nationale.
Nous tenons à notre position, et estimons que cette réconciliation est vouée à l'échec en l'absence de mécanismes. Un avis que nous avons rappelé au chef du gouvernement avant la présentation du programme devant les sénateurs. Dans un même sujet, je tiens à préciser que le MSP n'a jamais appelé à une amnistie générale, même au temps du défunt Nahnah. Chaque terroriste, à notre avis, doit passer par la justice, pour réaliser la justice nationale. Les coupables doivent payer pour leurs crimes et les innocents libérés et reconnus comme tels par la société.
Et pour le retour de l'ex-FIS sur la scène politique?
Nous n'avons aucun commentaire à ce sujet.
M. Karim Younès a décidé de se retirer de la présidence de l'APN. Quel est votre commentaire sur les tractations en cours pour sa succession ? Aurons-nous un candidat de l'alliance ? Serait-ce Bouguerra Soltani ou un militant du FLN comme la presse ne cesse de le relever ces derniers jours?
M.Karim Younès est libre de prendre les décisions qu'il juge nécessaires. Dans ce cas précis, il a cité dans son discours, la nouvelle configuration de la carte politique après le scrutin du 8 avril.
Au niveau de l'alliance, il existe des discussions autour de la succession du président de l'APN. Nous n'écartons aucune des hypothèses que vous avez soulevées..
Comment expliquer dans ce cas la déclaration de M.Belkhadem selon laquelle le FLN préservera la présidence de l'APN?
J'aurais tenu la même position si j'avais été à sa place, parce que chaque parti est censé défendre avant tout, ses intérêts. Mais dans cette question, c'est l'intérêt du pays qui prime. La présidence de l'APN est un poste stratégique. C'est un poste politique et non pas partisan. L'élu doit être une personnalité nationale qui échappe aux calculs et aux conflits partisans.
Par ailleurs, le futur président de l'APN doit bénéficier de l'appui des députés pour éviter une crise institutionnelle et la dissolution de l'APN.
Le MSP est en position confortable et est prêt à répondre à l'appel des parties qui décident en Algérie, si on le sollicite.
Quelles sont ces parties?
Elles sont plusieurs.
Le directeur du quotidien national Le Matin est condamné à deux ans de prison ferme, avant lui le tribunal de Djelfa a prononcé deux mois avec sursis contre le correspondant et militant des droits de l'homme M. Hafnaoui. La presse parle de harcèlement judiciaire. Quelle est votre opinion?
Le MSP est pour la liberté de la presse, mais dénonce l'insulte et la diffamation qui deviennent monnaie courante dans nos journaux. Cependant, le journaliste n'est pas un ange, il ne doit pas être au-dessus de la loi.
Dans quelques jours, nous fêtons le premier anniversaire de la disparition de Cheikh Mahfoud Nahnah. Que peut-on dire aujourd' hui sur cet homme? Une année après, qu'a-t-il apporté de plus au MSP?
Le défunt a réussi à instaurer de solides bases pour notre mouvement qui est devenu, grâce à cet homme, un interlocuteur incontournable sur la scène politique. C'est l'artisan de l'esprit de la réconciliation nationale qui alimente actuellement les débats politiques. Il revendiquait la tolérance et dénonçait l'extrémisme. Nous essayons aujourd'hui de continuer sur le chemin qu'il a tracé.


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