Position n Téhéran a refusé, jusqu'à présent, d'abandonner une technologie qu'elle affirme maîtriser. En guise de réponse aux «six», Téhéran a proposé d'entamer des «négociations sérieuses» sur le nucléaire avant de poursuivre, mardi, que des sanctions du Conseil de sécurité contre son pays étaient «peu probables». L'Iran, qui a fait de son programme nucléaire une question de fierté nationale, a toute confiance dans sa capacité à résister aux pressions ou sanctions que pourrait lui imposer le Conseil de sécurité des Nations unies afin qu'il suspende son enrichissement d'uranium. «Certains pays occidentaux demandent une suspension de l'enrichissement, mais en réalité c'est une suspension indéfinie qu'ils veulent. Ils cherchent à nous priver de la technologie nucléaire», a déclaré Ali Agha Mohammadi, l'ancien porte-parole du Conseil suprême de la sécurité nationale, en charge de la question nucléaire. «Accepter la suspension comme condition préalable, voudra dire qu'elle durera indéfiniment et l'expérience des négociations avec l'UE3 (France, Allemagne, Grande-Bretagne) pendant près de trois ans (2003-2005), montre que les Occidentaux feront durer les choses», ajoute-t-il. «Mais on peut discuter de la suspension lors des négociations. Si le but est de priver l'Iran de la technologie c'est inacceptable, mais si c'est pour avoir des garanties sur le caractère pacifique de notre programme on peut en discuter», ajoute-t-il. S'agissant de sanctions possibles, Agha Mohammadi estime que «des sanctions du Conseil de sécurité pourront faire du tort, mais pas changer la position de l'Iran.» «Nous avons l'impression que l'Occident, tout en affirmant qu'il reconnaît notre droit à développer un programme nucléaire pacifique, demande, en réalité, que l'Iran n'utilise pas ce droit et voudrait un arrêt de notre programme nucléaire sous le nom de suspension», a déclaré Parviz Esmaïli, directeur de l'Agence Mehr et proche de l'équipe de négociateurs iraniens. «L'Iran comprend les inquiétudes de l'Occident, mais celui-ci doit aussi comprendre les inquiétudes de l'Iran qui craint d'être privé de ses droits», affirme encore M. Esmaïli, qui «ne croit pas que l'on aille vers la confrontation». «Je m'attends à ce que le dossier revienne bientôt devant le Conseil de sécurité, mais seulement après une période de discussion entre les grandes puissances», a déclaré l'ambassadeur de la Grande-Bretagne à l'ONU Emyr Jones Parry. M. Parry a indiqué que les 15 membres du Conseil et leurs gouvernements respectifs devraient d'abord étudier un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) qui dira si l'Iran s'est plié aux exigences internationales à la date butoir du 31 août.