Grand succès au box office lors de sa sortie, il y a 20 ans, Le Déclin de l'empire américain, du Canadien Denys Arcand, connaît un nouvel engouement pour sa première adaptation pour le théâtre, à Paris, où il devrait être maintenu à l'affiche jusqu'à fin 2006. Le film, une histoire d'intellectuels libertins s'épanchant avec un humour désenchanté sur la vie conjugale, l'amour et le sexe, avait été récompensé par le Prix de la critique internationale au festival de Cannes 1986 puis nommé aux Oscars, une première pour un long-métrage de fiction québécois. Vendu dans 27 pays, Le Déclin de l'empire américain, qui a révélé Denys Arcand au grand public avant sa consécration, en 2003, avec Les Invasions barbares (trois Césars, un Oscar et deux prix à Cannes), avait enregistré, rien qu'en France, plus de 1,2 million d'entrées. Pour le passage de l'œuvre de l'écran à la scène, le public a, une nouvelle fois, répondu présent : représenté depuis le 11 juillet au théâtre Daunou, le spectacle figure parmi les plus grands succès de l'été, à Paris, dans le domaine de la comédie. Auteur, scénariste et réalisateur prolifique pour la télévision, le Français Claude-Michel Rome, qui signe l'adaptation et la mise en scène de la pièce, a légèrement actualisé le propos de Denys Arcand : c'est ainsi que certaines conversations se font au téléphone portable, chose impensable en 1986. En outre, une partie de l'action a été déplacée d'une maison de campagne proche du lac Memphrémagog (Québec) jusqu'à une villa des bords de la Marne, près de Paris, et l'un des personnages féminins n'est plus pigiste à Radio Canada mais à France Culture. Dans l'ensemble cependant, la pièce reprend scrupuleusement les recettes du film, notamment l'essentiel de ses dialogues parfois crus, mais toujours finement ciselés.