Circonstance n Le rapprochement entre les différentes tendances de la famille mouloudéenne, lors du tournoi à la mémoire du défunt joueur Aïssa Draoui, n'a été qu'une façade car les divergences sont profondes. Aïssa Draoui avait enchanté les foules, qu'elles soient du Mouloudia d'Alger ou de l'Algérie tout entière lorsqu'il défendait les couleurs nationales, mais lundi dernier, lors du tournoi à sa mémoire il n'y avait malheureusement pas foule. Le public était le grand absent, soit un point noir pour les initiateurs et organisateurs de ce geste, certes louable, mais qui n'a pas bénéficié de la médiatisation nécessaire en pareille circonstance. La Fondation Braham-Derriche, de naissance nouvelle, a mis le paquet en matière d'organisation qui a été grandiose et à la hauteur du talent et des qualités de l'homme, mais elle reste, tout de même, coupée de la base populaire du Mouloudia que sont ses centaines de milliers de supporters. Ces derniers s'interrogent d'ailleurs sur le fait que leur club soit «exclu» du 5-Juillet alors que la pelouse de ce stade reçoit trois rencontres d'affilée en un seul après-midi. Il y a anguille sous roche et l'on soupçonne même une affaire Messaoudi - Zeroual, directeur de l'OCO Mohamed-Boudiaf. L'association El-Mouloudia étant, pour sa part, défaillante sur toute la ligne, puisqu'elle s'est retrouvée assise à la table des convives juste pour la circonstance et pour éviter l'incident diplomatique, aurait pu jouer le rôle de rassembler les supporters autour de cet événement. Ce qui ne fut pas le cas. Seul son président de section, Chaâbane Lounes, a mis la main à la poche pour offrir 20 millions de centimes à la famille du défunt. Soit une maigre consolation pour une association qui brasse des milliards des sponsors. Il faut dire que l'association El-Mouloudia, qui gère le club depuis 2001, a d'autres chats à fouetter en ce moment puisque son président est au four et au moulin pour préparer son bilan moral et financier et répondre à la convocation de la Djsl d'Alger suite au dépôt de plainte du comité directeur et de ses membres opposants. Alors on s'agite de toute part. Des téléphones portables, qui étaient en possession de quelques dirigeants, sont restitués, ce qui est un signe qui ne trompe pas. On scrute le moindre geste du commissaire aux comptes qui, à partir de samedi, nous dit-on, devra saisir le procureur de la République sur le dossier Mouloudia d'Alger et l'association El-Mouloudia, à moins que Rachid Marif, le président d'honneur et homme influent de cette association, n'intervienne pour remettre de l'ordre dans la maison. En fin diplomate, Marif avait, lors du tournoi Aïssa Draoui, tenté de soigner les mots en évitant de parler de clans ou de tendances, mais de sensibilités, sauf que tout le monde sait qu'au Mouloudia le mal est plus profond et les divergences sont telles qu'aucune réconciliation ne peut être tentée après tout ce qui s'est passé durant cet été entre les différents acteurs. Marif l'avait déjà annoncé à Rome, il y a quelques semaines lors du stage de l'équipe : le changement est inévitable. Quand ? Avant la fin de l'année, persiste-t-on à dire. Comment ? C'est la grande question qui reste en suspens. Tout dépendra de l'issue de l'assemblée générale ordinaire de l'association et du club que devra tenir Messaoudi, dans les prochains jours — normalement — et de la teneur de son bilan. La guéguerre au Mouloudia ne fait alors que prendre quelques adoucissants, c'est tout.