Rendez-vous n Comme chaque année, Tanger, au Maroc, abrite ce festival. La 4e édition se tiendra du 11 au 16 septembre. Le festival verra la participation de 170 pays, dont l'Algérie qui y prend part avec trois courts-métrages des plus singuliers et innovants. Trois films, donc trois réalisateurs, à savoir Hassan Ferhani (Les Baies d'Alger), Karim Moussaoui (Ce qu'on doit faire) et enfin Hamid Saïdji (Pas d'humeur). La participation de l'Algérie à ce rendez-vous est bien significative. D'abord, marquer, d'année en année, un retour, de plus en plus sensible, aux rencontres internationales et, par conséquent, au cinéma et, ensuite, montrer que ce cinéma, même s'il est réalisé avec de petits moyens, est fait par des jeunes. Ainsi, la particularité de ces courts-métrages, c'est qu'ils dégagent un souffle jeune et révèlent, du coup, un talent dont notre cinéma a besoin. Il s'agit d'une relève que nombreux ont cru inexistante. Il faut bien dire que l'Algérie tient à maintenir une certaine pratique cinématographique, et cela en dépit de l'absence des conditions favorables à une expression intégrale et exhaustive du cinéma. C'est vrai que le secteur du cinéma souffre, depuis plus d'une décennie, d'un marasme décourageant et que ce domaine peine à renaître, mais il se trouve que des jeunes, tous passionnés par l'image, s'emploient, tant bien que mal, avec les moyens du bord, à cultiver et à développer des habitudes cinématographiques et ce, grâce à une volonté qui est propre à chacun et à chacune (même les filles affichent en effet un intérêt particulier pour la réalisation). Sans eux, faut-il le dire, l'Algérie ne serait pas présente dans des festivals comme ceux de Tanger, de Venise, de Barcelone ou de Bogota. Miser sur ces talents, en leur offrant plus de possibilités pour aiguiser leur exercice cinématographique, c'est, à l'évidence� chercher à relancer le cinéma algérien puisqu'en le précisant, la relance du cinéma ne peut venir que d'une jeunesse novatrice, vigoureuse et créatrice, une jeunesse en perpétuelle continuité et aspirant à renouveler le langage du cinéma, donc à apporter tout le temps du nouveau et du neuf. En théorie, le projet de loi sur le cinéma pensé et rédigé par le ministère de la Culture en étroite collaboration avec les professionnels de l'image, consacre une aide importante aux jeunes réalisateurs pour concrétiser leur projet. Encore faut-il que cela se matérialise et ne se limite pas uniquement à des déclarations prometteuses. Car par expérience et donc par habitude on ne cesse de constater que les aides vont souvent à des gens qui ont déjà fait leurs preuves ou à des personnes dont le mérite est loin d'être reconnu.