Résumé de la 20e partie n Hakim, qui a fait le voyage pour voir Kenza, l'emmène au restaurant pour fêter son admission en première année de magistère. Elle a dit «oui» quand il lui a demandé si cela lui plaisait d'avoir un logement individuel, elle a dit «oui» quand il lui a demandé si elle l'aimait comme il l'aime, lui, elle a dit «oui» quand, en la quittant, il a demandé si cela lui ferait plaisir qu'il passe, de temps à autre, la voir... Bien sûr, il aurait aimé qu'elle revienne sur sa décision de ne se fiancer qu'une fois son magistère en poche, là elle a dit «non» : cela ne dépendait pas d'elle, mais de ses parents. Il l'a de nouveau embrassée en la quittant. — Aime-moi, toujours, toujours, a-t-il dit. — Je t'aimerai toujours, toujours, a-t-elle répondu. A la maison, sa mère, son père, son frère et sa sœur l'ont ramenée sur terre : les quelques heures qu'elle vient de vivre avec Hakim lui paraissent lointaines, presque irréelles. Mais elles ont été pour elle comme une bouffée d'oxygène, un rayon de soleil qui a illuminé un instant sa vie. Sa mère, Nadia, est bien sûr contente qu'elle ait réussi à son concours. Son père l'a félicitée, mais il a fait aussi cette remarque : — Te voilà partie pour de nouvelles études ! — Deux années au minimum, a dit Kenza. Elle a compris sa pensée : de nouvelles études, c'est du temps perdu, alors qu'elle ferait mieux de se marier... Peut-être que son frère le presse, mais elle tiendra bon : elle ne se mariera qu'après avoir soutenu son magistère. C'était sa condition, une condition sur laquelle elle ne veut pas revenir. Les jours suivants, sa mère, sans doute poussée par son père, essaye de la faire fléchir. — Rien ne t'empêche de faire des études et de te marier, dans la mesure où ton oncle et son fils sont d'accord... — Je croyais la question tranchée, répond-elle sèchement. — Oui, bien sûr, mais c'est juste une suggestion ! — Je la refuse ! — Tu devrais réfléchir aux avantages du mariage... — De quels avantages parles-tu ? Nadia est embarrassée. — Eh bien, dit-elle, il y a les avantages pécuniaires… — L'argent ? Je n'ai pas besoin d'argent ! — Tout le monde a besoin d'argent... — J'aurai une bourse pour mes études ! — Ton mari te donnera plus... Sans oublier le luxe dans lequel tu vivras ! Elle fait la moue. — Je n'ai pas besoin de luxe pour vivre. Elle pense à Hakim, à son traitement, à sa petite ville à la limite du désert et elle pense qu'ils valent mille fois plus que l'argent de son oncle ! (à suivre...)