Résumé de la 35e partie n Les preuves réunies contre Al Capone sont en mesure de le faire condamner à 34 ans de prison. Mais le gangster décide de plaider coupable en échange d'une peine légère. Le procureur accepte ! On s'est beaucoup interrogé sur cet arrangement, certains se sont même demandé si Al Capone n'avait pas acheté les magistrats. En réalité, le procureur Johnson a étudié l'affaire et s'est dit qu'elle présentait trop de risques. Les deux principaux témoins de l'affaire, les comptables Leslie Shumway et Fred Weiss, sont sous la protection de la police, mais on sait que Al Capone dispose de complicités au sein même de la police et qu'il n'est pas exclu qu'il les fasse assassiner. On n'est pas sûr que l'ordonnance de limitation de six ans pour les enquêtes sur l'évasion fiscale soit acceptée par la cour. Une cour d'appel vient de rendre une décision sur une ordonnance de limitation à trois ans. Par ailleurs, on vient d'apprendre qu'une liste de jurés potentiels commence à circuler et que les hommes de Capone tentent déjà de les soudoyer. Alors, les preuves réunies contre le gangster risquent de ne pas peser lourd dans la balance et il peut tout simplement être acquitté : ce serait pour lui le triomphe et un encouragement certain pour les criminels ! Capone, à qui ses avocats révèlent ces arguments, jubile : même s'il est envoyé en prison pour quelques années, il sort vainqueur de cette confrontation avec la loi ! Les autorités, qui veulent mettre fin à sa carrière, en l'envoyant pour de longues années en prison, ont lamentablement échoué ! Il est tout souriant quand, le 16 juin 1931, il se rend au tribunal. Il y a foule et les journalistes l'entourent, lui demandant son avis sur l'issue du procès. Le juge Wilkerson, qui préside le tribunal, est un homme réputé pour sa sévérité, mais il n'impressionne pas beaucoup le gangster. Il plaide, comme convenu, coupable : le juge lève aussitôt la séance, la reportant au 30 juin. Il croyait en finir tout de suite avec ce procès, mais voilà qu'il va devoir attendre. Ses avocats lui expliquent que c'est la procédure habituelle. Quand il reviendra, le 30 juin, ce sera pour entendre la sentence. Une peine légère, comme convenu avec le procureur Johnson. Cependant, à la sortie du tribunal, les journalistes l'assaillent. «Etes-vous inquiet ? demande l'un d'eux. — Inquiet ? répond-il, pourquoi serais-je inquiet ? J'ai confiance en la justice de mon pays et en mes avocats !» Un autre journaliste lui demande ce qu'il compte faire. «J'étudie les offres de plusieurs studios de cinéma... — Des studios de cinéma vous ont contacté ? Pour quoi faire ? — Pour faire un film sur moi ! — Un film ? — Oui, un film qui retracerait ma vie...» Un film sur lui : c'est l'apothéose ! (à suivre...)