Résumé de la 37e partie n Contre toute attente, le juge Wilkerson refuse l'arrangement passé entre Al Capone et le procureur Johnson. Le gangster décide de plaider non coupable et d'aller vers un procès. Le 6 octobre 1931, Capone arrive au tribunal, escorté par quatorze détectives. Des mesures de sécurité draconiennes ont été prises, mais, par mesure de précaution, on le conduit par un tunnel, puis par un ascenseur à la salle où doit se dérouler le procès. Les journalistes présents se jettent aussitôt sur lui pour l'interroger. Il sourit et, apparemment, il n'est pas inquiet. En fait, ses hommes, qui ont eu la liste des membres du jury, ont bien travaillé en les soudoyant. Quelles que soient les charges retenues contre lui et quelles que soient les preuves produites par l'accusation, il est sûr d'être acquitté. «Inquiet ? répond-il aux journalistes, qui ne le serait pas, en se présentant devant un tribunal ? Mais j'ai confiance en la justice de mon pays !» Il se montre poli et respectueux des lois, il promet de se rendre chaque jour au procès et d'attendre gentiment le verdict. On lui demande ce qu'il pense de ses accusateurs. «Des fonctionnaires honnêtes, répond-il, ils se sont acharnés contre moi, mais je ne leur en veux pas, parce qu'ils n'ont fait que leur boulot !» La cour est composée du procureur général Johnson, des procureurs Clawson, Grossman, Green et Froelich, ainsi du juge Wilkerson. Celui-ci a fait son entrée après les autres. Les journalistes ont remarqué qu'il n'a pas mis sa robe. Il est en costume sombre, ce qui accentue encore davantage son air de sévérité. «Faites entrer le jury», ordonne-t-il. Les jurés entrent. Capone et ses hommes poussent un cri de surprise. Aucun de ces hommes, appelés à juger le gangster, ne figure dans la liste initiale. Le rusé juge, averti que Capone soudoyait les jurés, l'a changée à la dernière minute. La plupart des hommes convoqués viennent de la campagne et il est décidé de les mettre en quarantaine tout au long du procès : ainsi aucun homme de Capone ne pourra les approcher. Les jours suivants, le procès va se dérouler dans une ambiance tendue. Les avocats d'Al Capone feront tout pour présenter leur client sous son meilleur jour : celui d'un homme généreux, ayant toujours la main à la poche pour soulager son prochain, semant le bien autour de lui... C'est aussi, disent-ils, en dépit de la réputation que lui a faite le gouvernement, un homme honnête et juste, une sorte de Robin des Bois des temps modernes... L'accusation, elle, s'emploie à présenter les preuves de la culpabilité de l'accusant : évasion fiscale, violation de la loi sur la prohibition, délits divers. Après avoir résumé les débats, le procureur Johnson demande la peine maximale contre Al Capone. Une peine qu'il veut exemplaire pour servir de leçon aux autres gangsters. Le 17 octobre 1931, un samedi, le jury se retire pour délibérer après neuf heures, il revient avec un verdict : Al Capone est coupable, mais seulement pour le chef d'inculpation d'évasion fiscale. La semaine suivante, il est condamné à onze ans de prison, à 50 000 dollars d'amende et à 30 000 dollars de frais de cour. Comme on lui refuse le versement d'une caution, il est aussitôt arrêté. (à suivre...)